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  • L'exigence d'actualité de la mythanalyse
    Sous la direction de Hervé Fischer - Ana Maria Peçanha - Orazio Maria Valastro

    M@gm@ vol.16 n.2 Mai-Août 2018

    Actes du colloque En quête de mythanalyse
    Colloque international d’étude autour de la théorie mythanalytique
    23 Octobre 2017 - Université Paris Descartes


    LE MYSTÈRE DE L'AMOUR: DÉSIR ET DESTRUCTION

    Maria De Lourdes Dos Reis Brito

    malourdes20@yahoo.fr
    Chercheur en sciences sociales. Titulaire d’un master en sciences sociales, mention « Territoires, Espaces, Sociétés » de l'Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales. Auditeur libre, en Droit « Criminologie Clinique » et Titulaire d’un DESU - Criminologie Juridique, (en cours) à l'Université Paris VIII. Auditeur libre à l’Ecole du Louvre durant deux années. Maîtrise en Droit (Bac + 5) à l'Institut Supérieur de Brasilia, Brésil. Rattachée à la recherche «L’Amour: réflexions, coïncidences et dissidences». Co-orientation professeur Ana Maria Peçanha dans le cadre du Séminaire Franco Brésilien de l'Université Paris Descartes - Paris V, France, rattachée au Laboratoire d'Ethique Médicale et Légale - EA 4569 - Centre Universitaire des Saints Pères - Rue des Saints Pères - Paris, France, initialement dirigé par le Professeur Christian Hervé, aujourd’hui sous la direction de madame Mamzet.


    Atelier expérientiel Imaginer pour comprendre le monde
    L'expérience de l'errance vécue dans la créativité autobiographique
    Dessin: Lycée Artistique d'État Emilio Greco
    Ateliers de l'imaginaire autobiographique © OdV Le Stelle in Tasca

    La relation d’amour est un rendez-vous ordinaires de la vie des amoureux! Un lieu de rencontre entre le sentiment et la personne. C’est un lieu de récits, des incertitudes, d’inquiétudes, et de plaisirs. Ces faits arrivent aux femmes brésiliennes immigrées au Liban, à la suite d’une relation amoureuse avec des musulmans libanais [1]. Le Livret est un instrument important pour la prévention des maltraitances conjugales. Il indique les différentes procédures juridiques applicables aux relations entre hommes et femmes, et baigne dans un contexte de morale religieuse. L’islam est un mouvement sociopolitique religieux, omniprésent dans les institutions. L’analyse du droit musulman est difficile, il y a des complexités importantes, inhérentes au droit séculaire. L’utilisation des religions et des idéologies à des fins politiques existera toujours, la pulsion religieuse tout comme la pulsion idéologique étant inscrites dans les gènes de l’humanité, au même titre que les pulsions de reproduction et de survie. Aussi, la logique rationaliste dans les règles coutumières réduits l’amour à une converge de centres d’intérêt et de plaisirs, soumettant les femmes potentielles à une évaluation comparative. Mais celles-ci ne domineraient pas complètement les idéologies et modèles amoureux contemporains.

     

    Introduction : « Cartilha - Livret- Booklet »

     

    Ce texte présente le « Livret de la femme brésilienne émigrée au Liban ». C’est un document d'information et de prévention, produit en mai 2012 par le Conseil des Citoyens Brésiliens à Beyrouth, le Consulat général du Brésil à l'appui de Beyrouth et le ministère des Affaires étrangères du Brésil. Il propose des considérations sur les relations amoureuses entre les femmes brésiliennes et les hommes libanais.

     

    Cet article vise à effectuer une lecture descriptive et interprétative de ce Livret en abordant le thème de l'amour et de ses difficultés dans le contexte domestique, au Liban, en réfléchissant notamment à l'esclavage domestique pouvant parfois survenir dans les relations conjugales ou affectives. Outre sa thématique sensible, ce sujet devient tabou car il touche à la sphère intime, rendant l’enquête plus difficile et les informations moins accessibles, notamment parce qu’il renvoie aux comportements abusifs, parfois en lien avec des normes sociales et religieuses.

     

    Lutter contre la violence domestique, comme le fait le ministère des Affaires étrangères du Brésil à travers le « Livret de la femme brésilienne émigrée au Liban », implique de comprendre le contexte spécifique dans lequel la violence surgit. Ce texte souligne, ainsi, la rareté des études et recherches sur les relations amoureuses entre les peuples de l'Ouest et de l'Est. Il souligne la pertinence qu’il y a à aborder, par un document informatif et pédagogique, les conseils aux femmes brésiliennes touchées par la violence familiale et les relations abusives au Liban, ainsi que la prise en charge institutionnelle par le  consulat du Brésil et d'autres.

     

    Il formule également quelques questions chocs : « Quels sont les comportements violents dans les relations entre les femmes brésiliennes et les hommes libanais ? », « Est-ce du désir ou de la destruction ? », « Quel est le seuil qui distingue la violence du normal si la relation est faite de plaisir ? », « Comment la violence domestique se produit-elle dans les relations amoureuses entre les femmes brésiliennes et les hommes libanais ? », « Comment fonctionne le mystère de l'amour dans ces relations ? » ou encore « Quelles sont les implications entre l'amour et les relations rêvées et souhaitées par les femmes brésiliennes et les traditions culturelles et religieuses libanaises ? ».

     


    Maria De Lourdes Dos Reis Brito avec Ana Maria Peçanha
    En quête de mythanalyse
    Colloque international d’étude autour de la théorie mythanalytique
    23 Octobre 2017 - Université Paris Descartes

    Le « Livret de la femme brésilienne émigrée au Liban » : présentation et contextualisation

     

    Les réflexions présentées dans cet article émergent de diverses études, comme la Philosophie de l’amour, de Simmel (1988). Les coutumes anciennes réduisent l’amour à la convergence de centres d’intérêts, soumettant les femmes potentielles à une évaluation comparative, mais ces coutumes ne domineraient pas complètement les idéologies et modèles amoureux contemporains.

     

    Le « Livret de la femme brésilienne au Liban » instruit celles-ci des risques, droits et devoirs concernant la vie conjugale et les cas de violence. L'accès à ce Livret leur permet de prendre conscience de la législation, des limites, défis pouvant découler de leur mariage dans ce pays et de prendre des décisions efficaces concernant leurs droits dans les domaines de l'éducation, la santé, le travail, la sexualité.

     

    Pour cette raison, il est essentiel que les institutions brésiliennes ou non gouvernementales fassent les efforts nécessaires pour travailler à l’élaboration d’une politique qui permette au public féminin un meilleur accès à l'information. La publication de ce Livret est un projet de grande importance, qui pourrait être appliqué dans plusieurs autres pays (Colombie, Argentine, Allemagne, Italie, République Tchèque, Grèce, Australie, entre autres), avec un but et un public cible similaires.

     

    Le Livret vise à comprendre ce qui transforme les relations d'amour en une union de destruction et de frustration entre « femmes brésiliennes [2] et hommes libanais ». Il s'agit de relations d'amour intimes insérées dans des préceptes religieux, constitués, pertinemment, pour la procréation de l'espèce. Les relations amoureuses se limitent, ici, à celles qui sont réglementées, imposées et progressivement disciplinées par des dogmes religieux et des préceptes appelés « mariage » et leurs implications pour les institutions compétentes et privées établies à Beyrouth et au Liban.

     

    De plus en plus préoccupées par l’aggravation des abus commis contre les femmes d’origine brésilienne par des hommes libanais, certaines institutions publiques ont cherché à diffuser les informations concernant cette violence domestique. Face à de tels faits, l'orientation, la prévention, la réception et la préservation des identités féminines locales, des groupes d'intérêts, des membres de la famille et même des individus sont apparues comme une priorité.

     

    Le Consulat général du Brésil a pris note des difficultés, souffrances et violences vécues par les femmes brésiliennes à Beyrouth, dans le cadre de leur vie conjugale avec les hommes libanais, musulmans pour la plupart, en vue de prendre des mesures telles que la création d'une « salle consulaire », environnement créé dans les locaux du Consulat du Brésil à Beyrouth pour accueillir et protéger les femmes brésiliennes, victimes de violences conjugales ou dans des situations à risque, fuyant pour certaines leurs maisons du fait de cette violence privée.

     

    Selon un vice-consul à Beyrouth, depuis les années 1990 jusqu'à nos jours, de nombreuses plaintes de femmes littéralement expulsées de leurs maisons, non respectées, violées ou en exil total ont été signalées par cette « chambre consulaire ». À côté de cette initiative, le Conseil des citoyens brésiliens de Beyrouth [3] a publié L’Emblème de l'émigrant brésilien au Liban, avec le soutien du Consulat général du Brésil.

     

    Cette idée est née à travers les nombreux cas de violence contre les femmes brésiliennes au sein de la famille sur le territoire libanais. Le Livret partage une procédure déjà existante dans les organisations internationales et au Brésil. Sa publication est le fruit du partenariat entre le Secrétariat général des Communautés brésiliennes à l'étranger et le Conseil des citoyens brésiliens de Beyrouth, dirigée par le consul général du Brésil dans la capitale arabe, «Romeu Soarez Rezende» (ce nom est fictif) et comprenant les brésiliennes vivants au Liban.

     

    L'initiative fait partie d’un programme d'aide juridique et psychologique des Brésiliens au Liban, mis en place pour répondre déjà par téléphone et par e-mail à ceux qui ont besoin d'aide. Les quatre mille exemplaires imprimés, en arabe et en portugais, sont disponibles au Consulat général du Brésil à Beyrouth [4]. Le consulat honoraire à Kab Elias se trouve dans la vallée de la Bekaa, où la majeure partie de la communauté brésilienne demeure, et où se trouvent également le Centre culturel du Brésil à Beyrouth et l’ONG Kafa.

     

    Le public cible du Livret, ce sont les femmes brésiliennes, qui traversent l'océan Atlantique avec des désirs et des rêves de construction dans la construction d’une famille avec des Libanais et qui sont parfois, à leur arrivée, victimes de violence domestique. Il s’agit d’écouter leurs récits et de prendre la mesure de leur vulnérabilité, afin de pouvoir intervenir préventivement, avant l'abus et la violence domestique, en tenant compte des sentiments différents et ambigus, des croyances, des comportements, des attitudes, des intérêts, liés aux conjoints. Le Livret s’abstient de développer une orientation ou un jugement sur tel ou tel groupe religieux. Leurs rédacteurs appartenant à différentes communautés et ayant des opinions politiques diverses, sont en effet animés par le respect des nombreuses communautés religieuses vivant sur le sol libanais.

     

    Mais la violence que des femmes d’origine brésilienne subissent au Liban, qu’est-elle au juste ? C'est une vulnérabilité sociale, qui implique des actes de violence, d'agression ou même d'omission causant une souffrance physique ou psychologique chez les victimes. Il est important de savoir que ces abus se produisent dans les espaces domestiques et publics. Ces mauvais traitements, sans localisation définie, ont lieu tant dans la rue qu’à la maison : gifles, coups de poing, coups de pied, brûlures, etc. À côté des gestes, il y a la violence psychologique, sexuelle, morale, religieuse et patrimoniale.

     

    La violence sexuelle peut causer des troubles majeurs dans la vie d'une femme : grossesse non désirée, avortement, infection sexuellement transmissible, VIH...

     

    Informer pour lutter contre les violences faites aux femmes : une analyse descriptive du contenu du Livret

     

    Les exigences pertinentes concernant la femme brésilienne au Liban et le besoin urgent d’un outil d’information dans la lutte contre la violence domestique et sociale sont l’objet du « Livret de la femme brésilienne émigrée au Liban ». Il dispense des informations spécifiques indispensables, à l’aide desquelles les femmes émigrées seront mieux aptes à faire face à leurs conflits conjugaux avec des hommes musulmans libanais à Beyrouth. C’est un instrument utile pour prendre des décisions efficaces, liées aux désirs des femmes et à leurs droits. L’introduction suggère des recommandations sur les mesures à prendre pour traiter les cas de violence domestique et ne pas faire les mêmes erreurs, avec des directives générales sur : droits, citoyenneté, droit de la famille, avortement, etc. Le texte fait usage d’un vocabulaire clair, simple et accessible. Le ton est objectif. Il délivre des informations détaillées sur la manière d'utiliser les lois en vue de faciliter l'accès, si nécessaire, aux organes prévus à cet effet.  Il est composé de huit pages en bleu et noir, sur fond blanc.

     

    Le choix de la couverture se distingue par des traits de bleu, vert, jaune, violet, rouge, brun, symbole de la trace du drapeau brésilien, couleurs de la diversité sociale et culturelle. L’esquisse d’un dessin dont les couleurs éclipses les contours ou la clarté (réalité), comme cela arrive aux femmes brésiliennes perdues dans leurs désirs, entourées de murs invisibles de la culture libanaise.

     

    Les femmes dans un ciel ouvert, l’imaginaire de leurs rêves – mais sans possibilités de vivre leur « crime » : l'amour – ont des mots sur le bout des lèvres, mais sont empêchées de les exprimer. Hypothétiquement, les couleurs des troubles neuromusculaires causés par les conjoints dans le lit domestique peuvent être interprétées, le médecin détecte la gravité du traumatisme. Sur la couverture encore, il y a l'inscription « Conseil des citoyens brésiliens à Beyrouth », « avec le Consulat général du Brésil à l'appui de Beyrouth », un en-tête imprimé et, sur chaque page, le nom du Livret.

     

    Sur la première page, le titre « Voir aussi » et le résumé, qui met en évidence : les lignes directrices sur les passeports brésiliens pour les mineurs ; que faire pour que le mariage au Liban entre en vigueur au Brésil, soit enregistré et vice versa ; importance de l'inscription des enfants au Consulat général du Brésil ; comment ne pas oublier la langue portugaise ; information sur les sites d'intérêt pour les Brésiliens ; listes utiles.

     

    Figure aussi la question : « Avez-vous besoin de parler à quelqu'un ? » Indication du service anonyme gratuit, disponible, avec des conseils juridique et psychologique, par téléphone et Internet. Brève présentation des responsables de la publication du Livret : « Qui sommes-nous ? » sollicitant l'avis des utilisateurs à ce sujet. Il y a, surtout, une description des difficultés communes rencontrées par les femmes lorsqu'elles vivent au Liban, avec une présentation de cas actuels (de manière fictive), avec tous les problèmes qu'elles rencontrent, afin de prévenir celles qui arrivent et de venir en aide à celles qui sont déjà installées.

     

    Le Livret rapporte qu'au Liban dix-huit communautés religieuses distinctes coexistent. et qu’il est nécessaire pour les femmes qui viennent y migrer de savoir de quelle communauté religieuse est leur partenaire. Il avertit que le statut personnel de ceux qui y vivent est discipliné par la législation spécifique de la communauté à laquelle ils appartiennent. Enfin, une observation pratique importante : « Comment contacter les avocats et poser des questions en langage simplifié ? ».

     

    Deuxième page. L'information est transmise à travers de petites histoires fictives, qui présentent des thèmes et des faits concernant la vie des femmes au Liban. à travers par exemple cette rubrique : « Êtes-vous marié à un Libanais et envisagez-vous de visiter le Liban avec votre mari et vos enfants ? ».

     

    C’est un fait vécu par Maria, partie en vacances au Liban avec son mari, Jad, et leurs enfants pour rencontrer les proches de celui-ci. Elle et ses enfants étaient très excités par le désir de rencontrer leur famille au Liban, les parents de Jad. Une fois arrivés à destination, Jad lui a annoncé qu'il ne reviendrait jamais au Brésil et que si elle le souhaitait, elle pourrait y retourner, mais sans les enfants. Maria, qui ne comprenait pas bien, demanda immédiatement l'aide du Consulat général du Brésil à Beyrouth [5]. À sa grande surprise, l'institution consulaire n’avait qu’une capacité limitée d'agir en vertu des obligations de la loi locale, qui exigent l'autorisation du père pour voyager avec les enfants.

     

    Cependant, l'avocat informa Maria qu'au Liban, le mineur était soumis à l'autorité parentale et devait résider dans la maison du père. Les familles étrangères doivent comprendre la différence entre tutelle et garde. La garde est, principalement, celle du père dans toutes les communautés religieuses ou, à défaut, celle du grand-père paternel ou de quiconque a été désigné soit par le père lui-même, soit par le tribunal religieux. Dans certains cas (très rares), le tribunal religieux peut l’attribuer à la mère. Quant au gardien de l'enfant, il varie selon la communauté religieuse. Par exemple, les chrétiens maronites n'ont pas de limite d'âge pour ce parent : ce qui compte, c'est le bien-être de l'enfant. Étant laissé à sa garde, le père s'engage à donner continuité à l'éducation chrétienne de l'enfant.

     

    Chez les musulmans sunnites, qui suivent l'école HANAFITA, le garçon est sous la garde de la mère jusqu'à l'âge de sept ans et neuf ans pour la fille. Pour les chiites, qui suivent l'école de droit JAAFARITA, le garçon reste avec la mère jusqu'à l'âge de deux ans et la fille jusqu’à sa neuvième année. Quant au grec orthodoxe, la garde est confie àla mère jusqu'à l'âge de quatorze ans pour les garçons et quinze ans pour les filles.

     

    Face à cette information, Maria, désespérée, tente d’autres issues et demande à sa famille brésilienne d'envoyer de l'argent pour le voyage Beyrouth - São Paulo pour elle et ses enfants. En vain, à l'aéroport une désagréable surprise l’attend : Jad, le père des enfants, a déjà demandé aux autorités de l'immigration de ne pas laisser leurs enfants quitter le Liban sans son autorisation.

     

    Maria était perplexe, elle pensait qu'avec leur passeport brésilien, ils pourraient quitter le Liban. Ses enfants étaient libanais ; les enfants de Libanais héritent, de leur père, leur nationalité. L'expérience montre que les enfants libanais ont besoin de l'accord de leur père pour quitter le Liban.  (CEBL, p. 2).

     

    Aussi, sur cette page, il y a une orientation sur la façon d'obtenir des passeports pour les enfants au Liban : « Avez-vous besoin de la permission du père pour prendre un passeport pour vos enfants ? Et pour voyager avec eux ? » Les règles du service consulaire exigent que les parents autorisent un passeport pour les mineurs. Le père, n'étant pas au Liban, doit se rendre à une ambassade ou au consulat général du Brésil, dans la localité où il réside, en donnant une autorisation, afin que la mère puisse demander le passeport de l'enfant. La signature du père sera reconnue par le consulat ou l'ambassade du Brésil, mais doit être envoyée à la mère de l’enfant au Liban.

     

    Si le père est au Brésil, il doit s'inscrire dans un bureau d'enregistrement et l'envoyer à son épouse. Si l'enfant voyage non accompagné, une autorisation spécifique est requise. Les deux parents précisent, sur le formulaire de demande de passeport, si l’enfant sera seul ou accompagné d'un parent. 

     

    Dans le cas des enfants résidant à l'étranger qui retournent dans leur pays de résidence, en compagnie d'un parent ou seuls, si l'on ne sait pas où se trouve le père, l'autorisation écrite est envoyée au dernier parent sur présentation d'un certificat de résidence, délivré au nom du mineur depuis moins de deux ans par le Consulat brésilien si l'enfant est brésilien et non libanais.

     

    La troisième page aborde la question suivante : « Mon mari me bat. Que puis-je faire ? » Les cas sont répétés en ce qui concerne la souffrance des femmes. Voyons, pour illustrer ce point, l'histoire de Julia.

     

    Brésilienne, elle a quitté la ville de Goiânia au centre du Brésil et s'est installée au Liban. Elle imaginait un mariage heureux, mais son rêve s'est effondré avec le changement brusque de son mari, qui, dans son pays, ne montrait plus aucune trace du mari aimant comme c’était le cas au Brésil. Et bientôt ils sont allés vivre dans la maison de leurs parents. Julia ne pouvait sortir qu'avec des membres de sa famille. Et quand elle se plaignait, Fouad, son mari, criait brutalement. Effrayée, elle a demandé l'aide du voisin pour informer la famille. Fouad, en entendant cela, a agressé et violé Julia. Se sentant seul, parlant mal l'arabe et sans accès téléphonique facile, elle était bouleversée et ne savait pas quoi faire.

     

    Contrairement au Brésil, il n'y a pas, au Liban, de lieu institutionnel réservé aux femmes pour déposer une plainte. Il y a des organisations non gouvernementales, comme la KAFA, qui signifie : "BASTA" (assez) en arabe. Le service a son propre site, il donne ses coordonnées par mail, par téléphone, ainsi que ses heures d’ouverture. KAFA fournit un service téléphonique en arabe et en anglais, en préservant l’anonymat. Ces services sont gratuits et ciblent les femmes, les victimes de violences conjugales ou de tous types d'abus : physiques, sexuels, moraux. KAFA guide ainsi les femmes brésiliennes, en cas d'abus sexuel : « Ne pas se laver avant 48 heures ; chercher  immédiatement un médecin ou un autre et demander un rapport médical et psychologique, car, en cas d'urgence, la loi le permet ; entrer en contact avec des organisations de femmes pour un soutien psychologique ; si possible, évitez de vous quereller dans les endroits de la maison, d'où l’on ne peut s'échapper facilement ou bien encore si des armes existent ; garder une clé, si possible avec de l'argent, une liste importante de téléphones, un code entre amis proches (un mot X qui signifie secours), une petite valise avec documents et médicaments, au cas où vous devriez partir rapidement. Et, immédiatement, contactez un avocat sur le lien : bba.org.lb/fr  ».

     

     

    La dernière page du livret indique des noms d'avocats qui parlent portugais. Le livret suggère, si vous connaissez des victimes, de leur offrir (dans l'anonymat) une copie du « Livret de la femme brésilienne émigrée au Liban ». Le Consulat du Brésil dispose également d'un service d'appels en cas d'urgence, impliquant des risques de décès, d'accident grave, d'arrestation ou de décès. Figure également un numéro de téléphone de la personne-ressource. « Gardez cela à l'esprit. En 2011, le Parlement libanais a aboli les crimes d'honneur, c'est-à-dire que la protection de l'honneur a cessé d'être une justification et a servi de mesure d’atténuation pour réduire les peines en cas d'homicide. De tels crimes ont commencé à être jugés comme n'importe quel autre crime ou meurtre. Le procès dit à un homme qui enlève ou viole une femme que son mariage légal avec elle cesse, alors, d'exister. La loi libanaise ne punit pas le conjoint qui oblige sa femme à avoir des relations sexuelles en utilisant la violence » (Ibidem p. 3).

     

    Fragments d’histoires de vie : études de cas extraits du Livret

     

    Page 4. « Comme nous nous sommes mariés au Brésil, je me suis dit que ce serait le droit brésilien qui primerait lors de mon divorce », raconte Yasmin. Quand son mariage avec Rami a pris fin, elle a découvert que ses droits n'étaient pas ce à quoi elle s'attendait. Yasmin et Rami ont rencontré des amis dans la ville de São Paulo, au Brésil. En peu de temps, ils se sont mariés dans cette ville. Elle avait les deux nationalités, brésilienne et libanaise.

     

    Après cinq ans, leur mariage a traversé une période difficile. Immédiatement, son mari a organisé l'enregistrement du mariage au Consulat du Liban dans la ville de São Paulo. Peu de temps après, Rami a reçu une proposition de travail au Liban. Le couple s'y est donc déplacé, quand Yasmina était dans ses premiers mois de grossesse. Après quelques mois, occupée par son fils qui avait toute son attention et son dévouement, Yasmin ne tarda pas à manifester son mécontentement ; elle avait du mal à s’adapter dans la région où ils vivaient, très différents de la ville de São Paulo.

     

    Un jour, après une dispute avec son mari, Yasmin quitte la maison avec son fils. Arrivée à Beyrouth, elle contacte le Consulat général du Brésil à Beyrouth pour faire établir un passeport pour son enfant et ensuite retourner au Brésil. Comme les autres, elle avait ressenti la même déception. Elle a été informée qu’en cas de divorce, elle est soumise au droit religieux de la communauté à laquelle appartient son mari et qu’en raison de l'obligation de se conformer aux réglementations locales, la capacité d'action du consulat général était limitée.

     

    Dans les lois libanaises sur le statut personnel, la dissolution du mariage peut se produire par le divorce, l'annulation, la révocation ou l'abandon. Ces problèmes sont soumis à des procédures longues et compliquées, ils varient selon la communauté.

     

    Dans les communautés XIITAS, le mari a le droit de divorcer sans le consentement d'une épouse et même sans comparaître devant le tribunal, tout en ayant le droit d'accorder à l'autre la possibilité de procéder au divorce. Chez les SUNITAS, une femme peut stipuler dans le contrat de mariage le droit de divorcer, déclarant que « le droit de demander le divorce appartient à l'épouse », tandis que la femme XIITAS n'a pas le droit de demander la séparation. Les catholiques - parmi lesquels les MARONITES, à ma connaissance)- n'admettent pas, eux, le divorce.

    Le mariage est un sacrement de l'Église, mais ils autorisent l'annulation de la révocation du mariage ou la séparation des corps et la résidence, temporairement ou définitivement.  (CCBL p. 3).

     

    Cela rend très clair le fait que les communautés religieuses déterminent les lois du mariage. Et, entre elles, il y a une similitude de lois même si elles ne sont pas les mêmes. Les communautés religieuses, selon le Livre, disent seulement dans les cas extrêmes – quand il y a un risque de mort pour la femme ou l'enfant – que la femme et l’enfant peuvent quitter la maison. Le paiement des pensions, par exemple, est autorisé par les communautés religieuses. Si le conjoint ne paie pas, le conjoint peut faire appel devant le tribunal compétent.

     

    A quelques exceptions près, la communauté chrétienne ne considère pas le paiement de la pension obligatoire si le père est pauvre, malade ou incapable de travailler, ce jusqu'à ce que sa situation s'améliore, ou bien encore si la femme est riche. Dans le cas de l'enfant, le père a l'obligation de subvenir à ses besoins.

     

    Certaines communautés chrétiennes druzes déterminent que le versement de la pension peut être accordé à la mère, même si elle est riche, dès l’instant qu’elle est respectueuse de la religion. Les tribunaux juridiques déterminent la pension. Par exemple, Rami et Yasmin se sont mariés civilement et le gouvernement a reconnu le mariage civil effectué à l'extérieur du Liban. La loi libanaise conserve la compétence des tribunaux civils pour examiner les conflits qui en résultent, y compris en ce qui concerne le régime de propriété du mari. La jurisprudence des cours de cassation décide de soumettre les conflits à la loi, là où le contrat de mariage a été conclu.

     

    Cependant, avec une capacité limitée, le Consulat brésilien au Liban, en ce qui concerne Yasmin, est compromis parce qu'elle est citoyenne libanaise et vit au Liban. De même pour ZIAD, parce que le Consulat a besoin des formulaires signés par le père et la mère de l'enfant.

     

    « J'ai eu un cas avec un Libanais. Comment puis-je reconnaître notre fille ? » La page suivante raconte l'histoire d'Inès et Zouheir.

     

    Ils étaient camarades de classe. Un jour pluvieux, après l'école, il l'a invitée chez lui, en attendant que la pluie cesse, vivant plus près de l'université. Cet accent qu'il charmait déjà, séduisit Zouheir et sortit ensemble la nuit. À la suite des rencontres et de la pluie, cinq mois plus tard, il emmène Inès à Beyrouth. Peu de temps après, Zouheir doit retourner au Liban. Son père, devenu très malade, l'oblige à retourner au Liban pour reprendre l'entreprise familiale. Peu de temps après, Inès découvre qu'elle est enceinte. Pendant un moment, elle reste en contact avec lui au téléphone et sur Internet. Il accueille positivement la nouvelle de la grossesse. Déjà enceinte de cinq mois, les contacts ont été complètement interrompus. A ce moment, Ines décide d'aller à Beyrouth pour voir Zouheir. Leur fille, ISABEL, naît.

     

    Sa situation est plus compliquée qu'elle n'aurait jamais pu l’imaginer. Zouheir a refusé de prendre en charge l'enfant et Inès n'a pas pu inscrire sa fille au Liban en tant que mère célibataire. Le Consulat général du Brésil a accordé un passeport à Isabel, basé sur le certificat de naissance délivré par la maternité. Inès est retournée à Sao Paulo, très déçue, et a dû élever sa fille seule sans l'aide du père libanais. Selon le Livret.

     

    Au Liban, vous ne pouvez enregistrer un enfant que s'il y a un père et toute la vie des moins de 18 ans est ordonnée, aux yeux de la loi, par sa religion. La cohabitation est interdite, et la loi ignore l'existence des mères célibataires. C'est la raison pour laquelle Inès ne peut pas enregistrer Isabel. Et, comme nous l’avons dit précédemment, la nationalité est transmise par le père libanais. Et un autre cas de limitation des lois locales du Liban, à savoir le Consulat général du Brésil ne peut délivrer le passeport parce qu'ils sont brésiliens. (Ibiden p. 4).

     

    En effet, comme nous l’avons relevé plus haut, la société au Liban, est organiquement segmentée en plusieurs communautés religieuses et confessionnelles, les mariages sont ordonnancés par des confessions : chrétienne, maronite grecque orthodoxe, musulmane chiite, musulmane sunnite et druze.

     

    La page 5 du Livret apporte des informations sur l'enregistrement du mariage au Liban : « Je me suis marié avec un Libanais au Liban. Pourquoi ne puis-je pas enregistrer mon mariage au Consulat du Brésil ? »

     

    Le Consulat général du Brésil à Beyrouth enregistre le mariage, au Liban, des Brésiliennes avec des hommes libanais. Pour ce faire, le certificat libanais doit présenter le régime de propriété. C'est une règle explicite dans le régime brésilien. Au Liban, les certificats de mariage ne contiennent rien sur le régime de propriété. L'absence de ce document implique donc l'interdiction d’enregistrer le mariage réalisé, pour le Consulat brésilien au Liban. Pour enregistrer le mariage au Consulat, la femme doit s’adresser au service de l'état civil, du ministère de l'Intérieur, avec le certificat de mariage délivré par l'autorité religieuse pour être enregistré dans ces organismes, puis se rendre au ministère des Affaires étrangères, qui reconnaîtra la signature du fonctionnaire du ministère de l'Intérieur. Ensuite, la femme brésilienne doit présenter le certificat au Consulat général du Brésil à Beyrouth, pour accuser réception de la signature du fonctionnaire du ministère des Affaires étrangères. Une fois qu’elle a enfin obtenu toutes ces signatures, le certificat doit être traduit en portugais par un traducteur agréé au Brésil. Ensuite, elle doit présenter l'original à un consulat ou une ambassade du Liban au Brésil et demander une déclaration sur le régime de propriété. Avec ce document, elle peut aller à un bureau au Brésil, afin que son mariage puisse être enregistré.

     

    Page 6. « Faut-il aller au Consulat Général du Brésil au Liban pour s'enregistrer ? Mes enfants ont une carte d'identité Libanaise et la mère, une carte de séjour Libanaise ». En raison de leurs obligations domestiques, Saïd et Natalia n'ont pas eu le temps de se rendre au Consulat général du Brésil à Beyrouth pour faire enregistrer la naissance et le passeport de leurs deux enfants, Najua et Tarek. Sachant qu'ils étaient des enfants de Brésiliens, ils avaient le droit d'acquérir la nationalité. Un jour, son mari décide de déménager de Rio de Janeiro à la vallée de la Bekaa, à la périphérie de Beyrouth au Liban, où ils avaient vécu pendant plus de six ans. « Les adresses et les numéros de téléphone de l'ambassade et des consulats du Liban au Brésil peuvent être trouvés sur le lien suivant: www.embassypages.com/. La vallée de la Bekaa est une région où il y a beaucoup de Brésiliens au Liban. En 1982, alors qu'Israël occupait le sud du Liban, un groupe extrémiste s'est tourné vers la résistance contre l'invasion israélienne, appelée Hezbollah. Ce groupe religieux chiite, en 2006, a lancé une série d'attaques contre Israël, impliquant des enlèvements et des attentats à la bombe. Le pays à majorité juive a répondu avec la même force. Le conflit a duré un mois et tué environ 1 500 personnes, aggravant encore les cicatrices économiques et politiques laissées par le conflit précédent. Le cessez-le-feu a été négocié par l'ONU. »

     

    En 2006, les difficultés du couple ont surgi, lorsque le gouvernement brésilien a décidé d'évacuer la communauté brésilienne du Liban. Natalia et Saïd ont donc fourni tous les documents nécessaires pour l’enregistrement de toute la famille au Consulat général du Brésil au Liban ; ils sont allés du Liban en Turquie, en bus. Plus tard, ils sont revenus au Brésil dans un avion de l'Armée de l'Air brésilienne. Il est important de s'enregistrer auprès de l'entité consulaire du pays d'origine car, en cas de guerre ou de conflit, le gouvernement s'occupe des personnes enregistrées dans cette institution.

     

    De plus, avec la mise à jour des documents familiaux, que ce soit au Brésil au Liban, l'accès à l'école s’en trouve facilité. En ce sens, le Livret indique la nécessité de mettre à jour fréquemment les documents de la famille, dans une situation de voyage inattendue et indique les adresses électroniques donnant la liste desdits documents. A la page 6 énonce l’appel préventif : les femmes usent des mots substituts «à secours»  afin de prévenir les autre de leur danger. « Choisir un mot pour demander des aides à ses amies discrètement, tenir toujours prête une valise contenant une copie de la clé de la maison avec tous les documents importants ». Ceci, dans le but d'alerter les femmes, divorcées, mères, etc. ayant des doutes quant à leurs droits et devoirs sur le territoire libanais.

     

    À la page 7, il est traité de la séparation : « Je me suis mariée à quelqu'un ayant une religion différente de la mienne. Au moment du divorce, puis-je recourir à la loi religieuse Libanaise ou à la loi civile Brésilienne ? » Il est connu que le Liban est le pays ayant la plus haute diversité religieuse au Moyen-Orient, avec 18 communautés.

     

    Avec la fin de la colonisation française dans le pays, la paix a été maintenue grâce à une répartition proportionnelle du pouvoir entre les trois principaux groupes religieux, chrétiens, sunnites et chiites. Suite a une étude effectuée par les Français, il a été décidé que les chrétiens donneraient un Président au pays, les musulmans sunnites choisiraient le Premier ministre et les musulmans chiites, le président du Parlement. Cet accord, qui a débuté en 1943, est devenu le « Pacte national » et a garanti la stabilité politique du pays pendant quelques décennies.

     

    Cependant, les problèmes ne sont pas seulement légaux: la famille, la séparation, le divorce, la garde des enfants. Il y a aussi l'esclavage légal criminel. Par conséquent, le Livret  recommande aux citoyens brésiliens l'importance de connaître les implications d'un divorce, car chaque histoire d'amour ne se termine pas par une fin heureuse. Donc, avant de se marier au Liban, la section consulaire de Beyrouth suggère, avec insistance, la lecture du « Livret de la femme brésilienne émigrée au Liban » qui décrit les spécificités juridiques des mariages dans ce pays (garde d'enfants, possibilité de ne pas pouvoir quitter le territoire libanais, entre autres aspects).

     

    Pour faciliter la compréhension de ces situations complexes, le Livret raconte l'histoire fictive de Nader et Amanda qui étaient au Liban, la terre du père de Nader. Elle, fille de Libanais, est née au Brésil et avait suivi ses études dans les institutions brésiliennes. Alors qu’elle était adolescente, ses parents ont souhaité avoir un contact avec la culture de leurs ancêtres et ont décidé de s'installer à Beyrouth pendant quelques années. Elle y a repris ses études.

     

    Et Nader, un jeune homme de Beyrouth, avait aussi le désir de suivre de bonnes  études. Nader et Amanda se sont rencontrés à la Faculté de littérature appliquée. Jeunes et rêveurs, ils sont tombés amoureux. (Elle, élevée et éduquée, avec l’affection due à une fille unique), se sont unis lors d’une cérémonie simple, selon le rite religieux de la communauté du mari.

     

    Au Liban, c'est la religion du conjoint qui détermine la confession religieuse de la nouvelle famille, selon la loi libanaise. Les fruits de l'union de Nader et Amanda étaient deux enfants qui, selon la coutume religieuse, appartiennent à la religion du père. Dans certaines confessions religieuses, la femme n'est pas obligée de suivre la religion de son mari et peut continuer d’exercer sa profession de foi. Au fil du temps, certaines différences ont émergé et les désaccords grandissants ont commencé, entraînant finalement le divorce.

     

    Des questions fondamentales se sont posées à elle: « Quid  des enfants ? Dans  quelles conditions peut-elle bénéficier d’une pension ? » L’enfant doit suivre la religion du père. L'âge de la garde des enfants varie selon les communautés religieuses. La garde revient au père qui, en principe, doit également payer la pension pour la femme et les enfants.

     

    Il existe une communauté religieuse à Beyrouth dans laquelle la mère perd la garde lors de la séparation, surtout si elle appartient à une autre religion que celle de son mari. Il y a aussi des cas où la femme, avant de se marier, adopte la religion du mari ou bien établit un accord signé par le couple.

     

    En cas de séparation, intervient la question de la pension alimentaire, de la réglementation de la visite des enfants etc. Et, pour être reconnu, tous les documents officiels du divorce doivent être inscrits au registre de la Direction générale du statut civil et authentifiés par le Tribunal ecclésiastique ou civil compétent. Si le mari refuse de le faire, la femme peut le faire. Dans ce cas, les deux signent un accord établi dans un contrat, visant le bien-être des enfants.

     

    Sur la dernière page du Livret : « Oui nous parlons le Portugais du Brésil. Avec le projet Alecrim, nos enfants n'oublieront pas le Portugais ». Le Guide encourage les mères brésiliennes au Liban à offrir à leurs enfants l'apprentissage du portugais. Avec la nouveauté de la langue locale, l'école et ses implications culturelles multiples présente, pour les familles brésiliennes au Liban, un défi pour les enfants d'apprendre le portugais, parce que la langue maternelle aide à préserver le dialogue et les relations avec les autres familles brésiliennes.

     

    S'ils ne se soucient pas de la préservation de leur langue maternelle, de la famille et, surtout, de leurs enfants, ils ne sauront plus pratiquer, ce qui en fera un problème pour la famille. Pour répondre à cette réalité, à Beyrouth, il existe des cours de portugais et les activités du projetCURUMIM au Centre Cultural Brésil Liban. (Ibiden p.8) www.facebook.com/BrasiLibano). Nous savons que de nombreuses familles libano- brésiliennes vivent loin de la capitale, ce qui rend difficile la participation de leurs enfants à ces cours et à ces actions.

     

    Pour y remédier, certains citoyens brésiliens, conscients de ce problème, ont mis en œuvre le projet « ALECRIM », issu de leur expérience similaire en Belgique. Cette proposition développe des activités pour les enfants en langue portugaise, en faisant ce qu'ils aiment la langue portugaise, en jouant. En 2010, ce projet a été soutenu par le Conseil des Citoyens brésiliens. Marcela  Zaim a commencé le projet Alecrim à BAAJBEK, au bar Elias, à l'initiative de Jeanne Abou Nimry.

     

    Dans le bar d'Elias, une fantastique fête de juin a eu lieu, afin de mieux connaître la culture et la langue portugaises.  Il est prévu qu'un nouveau  pôle de ce projet soit installé à CHTOURA.

     

    Conclusion

     

    Certains docteurs de l’Islam estiment que le rôle de la justice réside dans l’application des principes de la religion. Le Liban a réussi pour son multiconfessionnelle, les règles concernées par ces confessions sont les règles du statut personnel. Le statut personnel régit les règles juridiques liées à la formation et à la dissolution du lien matrimonial, le droit des successions, la famille, le patrimoine. Cependant le Liban a réussi à se libérer en partie des différentes règles religieuses et à adopter un droit civil commun à tous, tout en préservant la particularité du statut personnel laissé aux bons soins de chaque communauté et des tribunaux religieux. Le droit musulman régit le citoyen avec sa foi. Il  gouverne sa  vie privée, ainsi que sa vie publique. En droit musulman, on ne fait guère de distinction entre le droit et la religion, entre le législateur et le théologien. Cependant le Coran est le Code par excellence. L’Islam mêle sans réserve l’État à la religion et considère la loi comme un droit révélé. En effet, le Liban figure au nombre des pays qui sont soumis, en fut le plus grand philosophe moderne de transition de notre temps ère de droit des personnes, à une législation religieuse.

     

    George Simmel en réalité envisageait la société comme un tissu complexe de relations multiples. Le dilemme cultural de femmes est parfaitement articulée, mas la solution au dilemme reste très problématique Les relation homme et femmes qu’il considèrent comme un problème central du contemporain Simmel, fut le plus grand philosophe moderne de transition de notre temps, était un penseur moderne dont les thèmes centraux sont à l'origine de nombreuses analyses des phénomènes contemporains dans les sociétés complexes. (D’études publies ; Philosophie de Argent, La tragédie de la culture et philosophie de l’amour, …). La dernière lui a consacre à la question féminine. Ce classique de la sociologie moderne parcourt des déterminations qui conditionnent le masculin et le féminin, et envisage les changements d’optique qui permettaient de les déconditionner.

     

    L’utilisation de la religion et de l’idéologie à des fins politiques existera toujours, car la pulsion religieuse, tout comme la pulsion idéologique, est inscrite dans les gènes de l’humanité au même titre, si l’on peut dire, que les pulsions de reproduction et de survie. L’islam représente à peu près un milliard d’adeptes dans le monde. « Est-ce la seule religion dont les préceptes pénètrent autant la vie publique et politique, cela constitue un formidable levier pour tenir le peuple, en dépit de l’existence d’institutions islamiques sérieuses qui, pour certaines, établissent une nuance entre vie spirituelle et pouvoir politique » FRESAFOND (2015).

     

    Ce livret d’information de huit pages contre la violence domestique pratiquée par certains Libanais à l’égard des femmes brésiliennes qui séjournent ou vivent au Liban. Il a été rédigé par des personnes qui appartiennent aux différentes communautés religieuses au Liban, soucieux de développer un esprit de profond respect pour les différentes communautés religieuses qui vivent au Liban. Car la pertinence de ce document s'installe dans la clarté des événements subis par ces femmes brésiliennes, contrairement à l'obscurité des normes complexes dues à plusieurs confessions.

     

    Le Livret apporte de la pertinence dans les questions juridiques, sociales et religieuses. Son but préventif et pédagogique est une bénédiction pour la femme qui veut entrer dans ce territoire. La violence domestique existe dans la société occidentale, elle est largement signalée dans les médias et soumise à condamnation pour la justice. Au Brésil, depuis 2006, a été promue la loi « MARIA DA PENHA » contre la violence domestique. On peut dire que les gens rejettent avec véhémence la violence et, encore plus, la ségrégation domestique, l'abus, la mutilation des organes génitaux, le viol, la torture.

     

    «Les hommes ont autorité sur les femmes, en raison des faveurs qu’Allah accorde à ceux-là sur celles-ci, et aussi à cause des dépenses qu’ils font de leurs biens. Les femmes vertueuses sont obéissantes (à leurs maris), et protègent ce qui doit être protégé, pendant l’absence de leurs époux, avec la protection d’Allah. Et quant à celles dont vous craignez la désobéissance, exhortez-les, éloignez-vous d’elles dans leurs lits et frappez-les. Si elles arrivent à vous obéir, alors ne cherchez plus de voie contre elles, car Allah est certes, Haut et Grand. Le Saint Coran » (Les femmes- p.60 sourates 34).

     

    Au Liban, il n'y a pas de crimes d'honneur, tous ces crimes se produisent dans l’alcôve familiale. En d'autres termes, la Main qui reçoit le "oui", le fruit d'un amour est la même main qui commet des "crimes", détruisant le fruit de l'amour. Le Liban, une société moderne, qui accueille des migrants originaires notamment du Brésil, montre la coexistence avec des comportements anormaux.

     

    Les lois religieuses n’ont rien à voir le Code civil brésilien. Selon les lois musulmanes et chrétiennes, les Libanais conviennent que l'homme devrait avoir des pouvoirs sur les femmes. Certaines femmes brésiliennes, dans leurs relations d'amour avec des Libanais après le sacrement du mariage ou dans le cadre d’une simple relation amoureuse, sans ou avec un enfant [6], deviennent la propriété de leurs maris et peuvent être battues, arrêtées et même violées sans avoir aucun moyen de défense. Elles sont considérées comme des étrangères et détenues. Face à de tels cas, ce Livret a toute son importance.

     

    ***

     

    CCBL  Conselho dos Cidadões Bresileiros au Liban - Conseil des Citoyens brésiliens au Liban.

     CGBL Consulado Geral do Brasil no libano - Consulat général du Brésil au Liban.

    CEBL  Cartilha da Emigrante brasileira no Libano : Livret de la femme brésilienne émigrée au Liban.

    IBGE   Instituto Brasileiro Geografico - Institut géographique brésilien.

    MRE   Ministero das Relações exteriores - Ministère des Affaires étrangères du Brésil.

     

    Bibliographie

     

    ALAIN Badiou. Que pense le poème ? édition,Nous, p.192,Paris: Nous, 2016.

    EDGAR Morin,et STEPHANE Hasselt.Le Chemin de l’Espérance, édition, Fayard, Paris, p.64.

    GEORGE Simmel, Philosophie de l’amour, édition  Payot et Rivage, 1988, Paris, p.245.

    JEAN-PIERRE Fresafond. L’Islam expliqué aux Autres Fidèles, 2015-Edittion du Seuil, p193.

    JULLIEN, François. Une seconde vie. Commencer véritablement d’exister. Paris: Grasset, 2017.

    NICOLAS Grimaldi, Nicolas. Métamorphoses de l’amour, 2011.

    MAISON DES SCIENCES RELIGIEUSES PARIS- Le Saint Coran ; traduction en langue française du sens de ses versets.p.486-(p.60 sourate 34).

    RONALDO Vainfas. Casamento,amor e desejo no Ocidente cristão. Editor Atica 2.ed. p.96-São Paulo: Brasil 1992. coleção: Principio-assunto Historia’idioma Portugues – (Mariage, amour et désir dans l'Occident chrétien. Éditeur Atica 2.ed. p.96-Sao Paulo: Brésil 1992.coleçoa: Début-sujet Historia'idioma Portugues. (Traduction du auteur).

    RUWEN Ogien, Philosophie au faire l’amour. P.184. Edition- Grasset et Fasquel. 2014. Paris.

    ZYGMUNT Bauman, L’Amour Liquide, De la fragilité des liens entre les hommes. Paris: Libraire Fayard; Plunel, 2010. 192  pages.

     

    Thèse

     

    PATRICIA Dario El-moor Hidjab Alimentaçao, memoria e identidades arabes no Brasil. Tese de doutorado Universidade de Brsilia Instituto de ciencias Sociais Departamento de Sociologia p.230, Brasilia, 2014 - PATRICIA Dario El-moor Hidjab Alimentation, mémoire et identités arabes au Brésil. Thèse de doctorat, Université de Brasilia Institut des Sciences sociales, département de Sociologie p.230, Brasilia, 2014 -  2014 05/02/2018 22: 24:00.

     

    Sources Internet

     

    FABIO de Faria Peres, et all. A ‘sensibilidade’ de Simmel: notas e contribuições ao estudo das emoções. RBSE 10 (28): 93-120, ISSN 1676-8965, abril de 2011. www.cchla.ufpb.br - 17/06/2018 23:h00.

     

    Fantastique - The Show of Life", émission de télévision brésilienne présentée le dimanche soir par Rede Globo.jornalistico avec les meilleures nouvelles, vidéos... Il a été diffusé pour la première fois en 1973. Le 29/06/2014, dans « Fantastico », l'ONU a classé les pays musulmans connus pour avoir des pratiques qui ne respectent pas les femmes ou qui commettent à leur égard des violences.

     

    agenciapatriciagalvao.org.br/ 17/08/2018 20:h00.

     

    FUNDO GLOBAL PARA MULHERES

    www.globalfundforwomen.org (em inglês, árabe, espanhol, francês e russo) acess à 01/08/2017- 09:h00.

     

    HELEN Pimentel Ulhoa ambigüidade da moral colonial: casamento, sexualidade, normas e transgressões1 www.publicacoesacademicas.uniceub.br/ 18/06/2018 21:h00.

     

    (Livret)

    www.brasileirosnomundo.itamaraty.gov.br/ 02/07/2017- 07:h00.

     

    ONU MULHERES

    arabstates.unwomen.org/ (em inglês) acess à 01/08/2017- 07:h00.

     

    PRESIDENCIA DA REPUBLICA, Casa Civil Subchefia para Assuntos Jurídicos, LEI Nº 11.340, DE 7 DE AGOSTO DE 2006.www.planalto.gov.br/ - 02 /06/2017- 21:h00.

     

    KAFA - www.kafa.org.lb (em inglês e árabe) telefone para assistência a mulheres vítimas de violência: 03 018 019- acess à 06/09/2017- 07:h00.

     

    SANDRA Houot,« Nadine Picaudou, L’islam entre religion et idéologie. Essai sur la modernité musulmane », Archives de Sciences sociales des religions [En ligne], 152 | octobre-décembre 2010, document 152-94, mis en ligne le 06 mai 2011, consulté le 29 juin 2018. URL : journals.openedition.org/.

     

    MANUAL DE SEGURANÇA: MEDIDAS PRÁTICAS PARA DEFENSORES DOS DIREITOS HUMANOS EM RISCO Publicado pela Front Line Defenders em 2011 Front Line Defenders Grattan House, 2nd Floor Temple Road Blackrock Co Dublin Irlanda 19/06/2018 10:h00.

     

    Annexes

     


    « Livre de l'émigrant brésilien au Liban »
    Conseil des Citoyens brésiliens à Beyrouth
    Support: Consulat du Brésil à Beyrouth - 2012
    Ministère des Affaires étrangères
    Vice-Secrétaire général des communautés brésiliennes à l'étranger

     

    Fantastique, 29/06/2014) L'ONU a classé les pays musulmans qui ne respectent plus les femmes.

     

    En Egypte, des millions de femmes avaient des organes génitaux mutilés agenciapatriciagalvao.org.br/.

     

    Notes

     

    [1] Alors que dans le coran il est écrit : Sur terre ; «Les hommes ont autorité sur les femmes en vertu de la préférence qu’ALLAH leur a accordée sur elles et à couse des dépendes qu’ils font pour assurer leur entretien». Le coron, (4.34p.60) Il dit aussi dans la même surate « Admonestez celles dont vous craignez les infidélités, reléguez-les dans des chambre à part et frappez-les ».

     

    [2] Ainsi, les noms des femmes et des participants à la recherche ont été modifiés pour protéger leur identité.

     

    [3] Disponíble : www.brasileirosnomundo.itamaraty.gov.br/. Accès à 02/08/2017- 07; h50.

     

    [4] Au Brésil, selon le ministère des Affaires étrangères, cet outil d'information est également dans les organes et entités telles que la Police fédérale, le Conseil national de l'immigration, l'Institut de la Culture arabe, entre autres. L’accès est libre et permanent via Internet, sur le site www.gbrasil.org/.

     

    [5] « La mission du secteur consulaire est de fournir une assistance à la communauté brésilienne dans la zone relevant de sa juridiction, ainsi que de protéger et défendre les droits des citoyens brésiliens, dans les limites de la loi brésilienne et de la loi libanaise en vigueur ». Disponible en cgbeirute.itamaraty.gov.br/. Accès à 04/08/2017- 08; h30.

     

    [6] Dans ce dernier cas, la femme devient un individu invisible ou une prostituée dans la société libanaise.

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    M@gm@ ISSN 1721-9809
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