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  • Mito y poder en las sociedades contemporáneas
    Mythe et pouvoir dans les sociétés contemporaines
    Mabel Franzone - Alejandro Ruidrejo (dir.)

    M@gm@ vol.11 n.2 Maggio-Agosto 2013

    ROMAN COLONIAL ET MYTHE


    Valérie Joëlle Kouam Ngocka

    joellevjoel@gmail.com
    Chargée de Cours à l’Université UCAC Yaoundé Cameroun.

    Né le 5 mars 1910 à Pescara, dans la région des Abruzzes en Italie, Ennio Flaiano fit une partie de sa scolarité à Senigallia, avant de la continuer à Camerino, Fermo, Chieti et Brescia. Après des études universitaires inachevées à la faculté d’architecture, il fit ses premiers pas dans le monde du théâtre. Il noua aussi des contacts avec diverses personnalités du monde littéraire.

    Durant la période de son service militaire, en 1935, il fut envoyé en Éthiopie avec le grade de sous-lieutenant. La guerre d’Éthiopie avait commencé en novembre de la même année. À cette époque-là, il se mit à rédiger un journal dans lequel il consignait des notes. Il fut publié dans Il Mondo en 1973, sous le titre Aethiopia. Appunti per una canzonetta[1]. On sait très bien qu’Ennio Flaiano, mort le 20 novembre 1972, avait été le rédacteur en chef de Il Mondo, Hebdomadaire de culture et de politique, fondé et dirigé par Mario Pannunzio de 1944 à 1966.

    Ennio Flaiano, lui-même a révélé dans Il Mondo du 27 septembre 1957, à l’occasion du décès de Longanesi, que c’est ce dernier qui l’avait encouragé à écrire Tempo di uccidere. Les titres provisoires de son unique roman étaient Il dente, La scorciatoia. Il convient de préciser que ce roman remporta le 16 février 1947, le prix Strega. Ce prix littéraire venait d’être crée par le couple Bellonci, avec la contribution de Guido Alberti, propriétaire de la liqueur Strega. L’attribution  de ce prix au roman d’Ennio Flaiano suscita des interrogations. Il semblerait que celle-ci ait été l’œuvre de son ami Longanesi. Une de ses lettres laisse en tout cas croire que ce fut le cas : « Ansaldo ha letto il suo libro e lo ha trovato bellissimo. Io sono dello stesso parere e farò il possibile per farlo leggere e recensire favorevolmente dai nostri amici-cretini-critici »[2] . Il nous semble tout de même intéressant de revenir rapidement sur le contexte culturel de cette période-là, qui pourrait justifier une telle attitude de la part de cette intromission de l’intellectuel italien. On se rappelle que dans la Péninsule italienne, entre les années 1920 et 1940, de nombreux intellectuels se sont opposés au fascisme. Parmi eux on pourrait citer Luigi Einaudi – futur président de la république -, Benedetto Croce, Carlo Rosselli, Piero Gobetti, qui ont joué un rôle essentiel dans les mouvements antifascistes[3] . On peut comprendre le souhait de Longanesi de faire remporter le prix à un écrivain "libéral" afin de donner plus de visibilité aux antifascistes libéraux. Lucilla Sergiacomo abonde dans le même sens :

    Come si legge in alcune lettere tra Flaiano e Longanesi, la candidatura al premio indetto dai coniugi Bellonci fu una mossa dell’editore per battere la produzione narrativa neorealista di sinistra, che faceva capo in quell’immediato dopoguerra a Moravia. Flaiano, anche se rimase estraneo alle mire della propaganda longanesiana, finì con l’essere definito e ritenuto il candidato dell’intellighenzia liberale e della destra artistica e letteraria e la sua vittoria suscitò pertanto, tra molti consensi, anche delle stroncature, come quella di Jovine[4] .

    La lecture de Tempo di uccidere ne laisse pas transparaître immédiatement le credo politique de Flaiano. Même on peut s’apercevoir facilement que le lexique utilisé ne justifie guère l’action coloniale italienne en Éthiopie. Il s’agit pour lui de l’« incredibile surplace africano che fu l’impresa etiopica in tutta la sua estensione nel tempo »[5] . Personne ne peut nier le fil à retordre que la conquête de l’Éthiopie a donné au régime fasciste et à Mussolini lui-même. L’armée italienne a rencontré à plusieurs reprises, de vives résistances de la part du peuple éthiopien et de certains de leurs dirigeants. Si Tempo di uccidere ne condamne pas explicitement la guerre coloniale, on ne retrouve pas non plus de louange du régime fasciste. Ce qu’on y trouve par contre ce sont des nombreux mythes. On sait d’ailleurs, qu’il est bien difficile de ne pas rencontrer dans le roman colonial une construction et une propagation des mythes sur les habitants du continent africain. Tout cela est généralement lié à l’histoire des contacts difficiles qui ont existé et qui continuent à exister entre l’Afrique et l’Occident. La traite a sali l’image des Noirs, des Africains, et jusqu’à nos jours celle-ci peine à être réhabilitée. Ce n’est donc pas étonnant que le roman d’Ennio Flaiano soit aussi promoteur du mythe de l’image dévalorisante de l’Afrique et des Africains. Il continue à diffuser comme le prétendait Joseph Conrad, l’idée selon laquelle l’Afrique était Au cœur des ténèbres avant l’arrivée des colons.

    C’est très souvent à partir des stéréotypes que l’auteur représente le mythe qui touche aussi bien l’espace géographique africain que les populations africaines elles-mêmes. Les domaines dans lesquels on les retrouve sont divers et variés. Voyons par exemple comment le lieutenant sans nom fait la description de Mariam et de l’Afrique :

    Profonda bellezza di lei nel sonno. Soltanto nel sonno  la sua bellezza si rivelava completamente, come se il sonno fosse il suo vero stato e la veglia una tortura qualsiasi. Dormiva, proprio come l’Africa, il sonno caldo e greve della decadenza, il sonno dei grandi imperi mancati che non sorgeranno finché il ‘signore’ non sarà sfinito dalla sua stessa immaginazione e le cose che inventerà non si rivolgeranno contro di lui. Povero ‘signore’. Allora questa terra si ritroverà come sempre ; e il sonno di costei apparirà la più logica delle risposte[6] .

    Ces mots n’exaltent en rien la jeune femme, ni le continent, dont il parle. On n’a pas du tout affaire à des traits élogieux. Rien n’y fait allusion. On peut même plutôt dénoter des expressions et des notes péjoratives. C’est manifeste, qu’il s’agit ici d’une allégorie de l’Afrique dépendante de l’Europe, symbolisée ici par l’expression signore. Flaiano ne donne que son point de vue et ce qu’il pense de la culture qu’il découvre, c’est très subjectif. On ne découvre presqu’à aucun moment dans Tempo di uccidere, le point de vue de Mariam. C’est à point nommé qu’il parle d’elle quand elle est endormie. Les allusions à l’Afrique et aux Africains dans un registre satirique abondent. Prenons la remarque du lieutenant « l’Afrique est pleine de camions qui se retournent ».[7] Ce sont les expressions qu’il utilise suite à l’incident survenu auparavant: « Depuis le moment où le camion s’était retourné, juste au tournant de la première descente »[8] . Ce portrait de l’Afrique continue à garder des caractéristiques sombres et obscures : « tous les sentiers d’Afrique puaient l’odeur de charogne »[9] . Tout se passe comme si l’ambiance était totalement répugnante et désagréable.

    Les clichés du mythe de l’Afrique et des Africains considérés selon le discours colonial subsistent. De nombreuses périphrases l’attestent :

    C’étaient des animaux pleins de tristesse, vieillis sur une terre sans issue, c’étaient de grands nomades, de grands connaisseurs de raccourcis, sages peut-être, mais primitifs et incultes. Aucun d’eux ne se faisait  la  barbe en écoutant le journal parlé du matin ; ils n’avaient pas de quotidiens à l’encre fraîche pour donner de la saveur à leur petit-déjeuner. Cent mots suffisaient à leurs besoins vitaux. D’un côté, le Beau et le Bon, de l’autre le Laid et le Méchant. Ils avaient tout oublié de leur splendeur passée. Et seule une foi superstitieuse donnait à leurs âmes à jamais stagnantes la force de subsister dans un monde plein de surprise. Dans mes yeux il y avait deux mille ans de plus ; elle le sentait.
    Êtres préhistoriques tombés dans un dépôt de chars blindés, ils sentaient peut-être leurs temps révolus et n’éprouvaient plus qu’une mélancolie confuse[10] .

    Considérons d’autres passages :

    Je lui fis voir la montre. C’était une montre très mauvaise qui s’arrêtait toujours dans les moments critiques : je venais d’en faire l’expérience dans la journée même. Depuis longtemps j’avais l’intention d’en acheter une autre et cette fois-ci je l’achèterais à Asmara. Quelle meilleure occasion pour me défaire d’une montre qui possède une notion aussi confuse du temps ? Je la laisserais dans cette forêt, elle le méritait. […] C’était une montre de quatre sous, qui s’arrêtait ponctuellement quand j’en avais le plus grand besoin. Une nuit où il fallait être debout, elle m’abandonnait. Entre nous, quelle meilleure occasion pour l’abandonner [11] ?

    Analysons par exemple le geste du lieutenant, qui ne trouve rien de mieux à offrir à Mariam, qu’un objet sans valeur : « je l’attachai à son poignet »[12] . Ce don et la façon dont il est décrit et remis joue un rôle essentiel car il fournit et crée un imaginaire colonial. Cela renforce sans doute chez le lecteur italien, le mythe selon lequel aux Africains, on doit/peut donner des choses sans valeur, des choses dans un état déplorable.

    Le mythe de l’Afrique considérée comme paradis terrestre retrouvé, comme milieu naturel, vierge, inhabité, est présent dans Tempo di uccidere. Le lecteur apprend que le lieutenant se trouve dans une sorte de retour aux origines du monde où règne « una pace antica, in quel luogo. Ogni cosa lasciata come il primo giorno, come il giorno della grande inaugurazione »[13] . C’est donc une scène qui nous renvoie à la naissance de l’humanité :

     L’affluente sorgeva a sud di A. ; e, se un sentiero costeggiava una delle sue rive, mi sarei risparmiato molta strada e ogni sorta di incontri, perché quella zona era davvero deserta di accampamenti e di carabinieri. Mi Inoltrai nella boscaglia cosparsa di termitai e raggiunsi l’affluente : era là sotto, sempre placido e inviolato come il primo giorno del mondo [14] .

    Le lieutenant semble être dans un contexte mythique où tout est permis, où les valeurs morales n’ont plus cours. Dans ce présumé monde primitif, le lieutenant vit une relation qui le transforme. Le contact avec Mariam dans ce milieu naturel lui donne l’impression d’être un nouvel être :

    Qualcosa era nato in me che non sarebbe più morto. Guardando la boscaglia la vedevo tremare come in preda ad un innocuo terremoto. I corvi non avevano smesso I loro voli disordinati e venivano a turno alle pozze, poco distant; anzi, incuriosito della nostra immobilità, uno di essi calò sopra di noi e stette fermo un attimo, battendo le ali. Poi, riprese il suo volo goffo.

    Pensavo che qualcosa era nato in me, che non sarebbe più morto. Era nato al contatto di quella buia donna. Oppure avevo ritrovato qualcosa[15] ?

    C’est intéressant de constater que le rêve d’une régénération personnelle coexiste avec une dépréciation constante de la Mariam, ou/et même de sa condition humaine. Relisons la description qu’il fait d’elle, la première fois qu’il l’aperçoit, pour lui, elle n’est rien d’autre qu’un animal domestique:

    Ripresi la corsa e lasciavo che le gambe si muovessero automaticamentte, ma ancora dovetti fermarmi. Tra gli alberi c’era una donna che stava lavandosi. La donna non si accorse della mia presenza. Era nuda e stava lavandosi a una delle pozze accosciata come un buon animale domestico [16] .

    Mariam fait tout simplement partie du paysage, dont seul le foulard blanc la distingue :

    Per lavarsi la donna aveva raccolto i capelli in una specie di turbante bianco. Ora che ci penso : quel turbante bianco affermava l’esistenza di lei, che altrimenti avrei considerato un aspetto del paesaggio, da guardare prima che il treno imbocchi la galleria[17] .

    Elle ne représente rien d ‘autre qu’une partie de la nature, elle n’a pas le droit d’exister en tant que personne. Le lieutenant ne cache pas du tout son autosatisfaction et sa satisfaction d’être ‘puissant’ ? ‘important’ ?

    Qui sei un uomo, ti accorgi cosa significa essere un uomo, un erede del vincitore del dinosauro. Pensi, ti muovi, uccidi, mangi l’animale che un’ora prima hai sorpreso vio, fai un breve segno e sei obbedito. Passi inerme e la natura stessa ti teme. Tutto è chiaro, e non hai altri spettatori che te stesso. La vanità ne esce lusingata.

    Ti approvi, ti guardi vivere e ti vedi immenso, tuo padrone : faresti di tutto pur di non deluderti. Gli altri annoiano, obbligano a dividere una gloria che vorresti indivisa, sei felice nella solitudine. E si finisce col restare[18] .

    Dans Tempo di uccidere, Ennio Flaiano fait l’apologie du mythe de la supériorité des Blancs, messagers porteurs d’une culture, d’un apport de civilisation que les Africains ne posséderaient point. En parlant du mythe du bon sauvage dans Tempo di uccidere, le narrateur fait  allusion au primitif, thème récurrent dans la littérature. Pour Giulietta Stefani :

    Il continente africano ha svolto infatti un’importante funzione simbolica per la cultura e l’identità italiana, in epoca precoloniale, coloniale ma anche post-coloniale, come vedremo : senz’altro ha rappresentato la terra di elezione per l’esplorazione e l’avventura, ma è stato anche icona del primitivo, della natura, del mito, da contrapporre alla civilizzazione, alla tecnologia, alla storia[19] .

    Ennio Flaiano en est conscient et le fait ressortir continuellement dans son roman. Revenons sur la rencontre du lieutenant avec Mariam. Il la présente comme une sorte d’Ève et décrit de façon détaillée l’espace dans lequel elle prend son bain. Par là, il veut mettre en valeur un milieu, une humanité et un monde primitifs, naturels, non contaminés par la technologie, le modernisme. L’accent est mis sur l’innocence et la candeur de Mariam : « la guardavo e la purezza del suo sguardo rimaneva intatta »[20] . Les gestes, les pensées et les attitudes du lieutenant expriment très clairement que l’endroit où il se trouve est barbare ou mieux primitif ou innocent. Le narrateur ne cesse de suggérer une symbolique mythique riche et variée en ce qui concerne l’Abyssinie en particulier et parfois l’Afrique.

    Nous pouvons conclure en disant que Tempo di uccidere est certes un roman antifasciste, anticolonialiste, mais il reste un roman exotique, qui ne participe aucunement à la déconstruction des mythes sur l’Afrique et sur les Africains. Dans cette optique, il ne s’inscrit nullement dans un esprit de rupture avec les précédents romans coloniaux italiens. On  y retrouve de la première à la dernière page, une image coloniale, entourée de clichés racistes et de stéréotypes, présentant l’Africain comme un être primitif, proche de l’état de nature. Il faut d’ailleurs reconnaître que les nombreuses instabilités économiques et politiques existantes en Afrique - étant l’œuvre dans plusieurs cas d’Africains et d’étrangers -, peut donner un semblant de crédit aux préjugés coloniaux. Il n’en est pourtant rien, et il est souhaitable que l’image donnée par l’Occident à l’Afrique dans les romans coloniaux soit démythifiée.

    Bibliographie

    BARILE Laura, Scrittori e colonie,actes du colloque 12-13 décembre 2006 à Tripoli, Italian colonialism and concentration camps in Libya, 1929-1943, https://www.storiaememorie.it/home.htm , consulté le 18 avril 2013.
    FLAIANO Ennio, Tempo di uccidere, Milano, Rizzoli, 1947.
    FLAIANO Ennio, Un temps pour tuer, Paris, éditions Le Promeneur, Paris, 2009.
    NEMO Philippe, PETITOT Jean, dir.  Histoire du libéralisme en Europe, Paris, Collection Quadrige, Presses Universitaires de France, 2006.
    SERGIACOMO Lucilla, Invito alla lettura di Ennio Flaiano, Milano, Mursia, 1996.
    STEFANI Giulietta, « Eroi e antieroi coloniali », Zapruder,n° 23, 2010, pp.40-56.

    Notes

    1] Flaiano Ennio, Aethiopia. Appunti per una canzonetta,in Opere, Milano, Classici Bompiani, 1988.

    2] Lettre adressée à Ennio Flaiano, en 1947 par Longanesi, publiée dans www.maremagum.com/libriconsigliati/?p=2281, consulté le 10 avril 2013.

    3] Voir à ce propos, Philippe Nemo, Jean Petitot, dir. Histoire du libéralisme en Europe, Paris, Collection Quadrige, Presses Universitaires de France, 2006.

    4] Lucilla Sergiacomo, Invito alla lettura di Ennio Flaiano, Milano, Mursia, 1996, p.56.

    5] Laura Barile, Scrittori e colonie,actes du colloque 12-13 décembre 2006 à Tripoli, Italian colonialism and concentration camps in Libya, 1929-1943, https://www.storiaememorie.it/home.htm.

    6] Ennio Flaiano, Tempo di uccidere, Milano, Rizzoli, 1947, p. 38. Cette œuvre sera désormais citée sous le titre abrégé de Tempo di uccidere.

    7] Tempo di uccidere, p.14.

    8] Tempo di uccidere, p.11.

    9] Tempo di uccidere, p.16.

    10] Ennio Flaiano, Un temps pour tuer, Paris, éditions Le Promeneur, 2009,  p.32. Cette œuvre sera désormais citée sous le titre abrégé de Un temps pour tuer. Étant donné qu’il existe aussi une traduction en français, il nous a semblé judicieux d’utiliser les deux éditions.

    11] Un temps pour tuer, p. 35-36.

    12] Un temps pour tuer, p. 36.

    13] Tempo di uccidere, p. 15.

    14] Tempo di uccidere, p. 192.

    15] Tempo di uccidere, p. 26-27.

    16] Tempo di uccidere, p. 19.

    17] Tempo di uccidere, p.20.

    18] Tempo di uccidere, p. 36-37.

    19] Giulietta Stefani, « Eroi e antieroi coloniali », Zapruder,n° 23, 2010, pp.40-56.

    20] Tempo di uccidere, p.24.

     



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