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  • Scritture di sé in sofferenza
    Orazio Maria Valastro (a cura di)

    M@gm@ vol.8 n.1 Gennaio-Aprile 2010

    ÉCRITURES DE SOI EN SOUFFRANCE: UNE LECTURE DES RÉGIMES STRUCTURANT L'IMAGINAIRE DU TEXTE SOCIAL VIVANT


    Orazio Maria Valastro

    valastro@analisiqualitativa.com
    Presidente Osservatorio dei Processi Comunicativi, Associazione Culturale Scientifica (www.analisiqualitativa.com); Dottorando di Ricerca all'IRSA-CRI (Institut de Recherches Sociologiques et Anthropologiques - Centre de Recherches sur l'Imaginaire) presso l'Università degli Studi ''Paul Valéry'' di Montpellier; Laureato in Sociologia (Università degli Studi René Descartes, Parigi V, Sorbona); Fondatore, Direttore Editoriale e Responsabile della rivista elettronica in scienze umane e sociali "m@gm@"; Collaboratore e Membro del Comitato Scientifico della "Revue Algérienne des Etudes Sociologiques", Université de Jijel-Algeria; Sociologo e Libero Professionista, Studio di Sociologia Professionale (Catania).

    «Ainsi la notion de souffrir, ou de chercher, ou de produire un mal pour en fuir un autre, ou l’éviter, fonde religion et société, obéissance, croyance - aux dieux, au peuple, au roi, à la médecine, à l’économie, à la sagesse, etc. et une foule de sacrifices de l’actuel au futur, du sensible au probable, du probable à l’excitant…»
    (Paul Valéry, «Le chapitre des tyrans», Les principes d’an-archie pure et appliquée, p. 53)

    Introduction: le soubassement mythique d’un corpus d’œuvres littéraires et de littératures personnelles

    Les études ici réunies vont nous permettre d’examiner différentes genres d’écritures et typologies d’écrivains (poétique et épistolaire, roman autobiographique et autofiction, narratif et témoignage), explorant un corpus considérable (œuvres littéraires et littératures personnelles) et des pratiques significatives (activités narratives et autobiographiques). Le thème proposé, les écritures de soi en souffrance, se dénoue sollicitant une réflexion sur les rapports entre les œuvres et les différents contextes sociaux et historiques. Nous pouvons envisager et saisir l’ensemble du corpus et des pratiques considérées en tant que texte social vivant, inscrivant l’expérience de l’existence et du monde dans la pratique de l’écriture. Les écrivains et les sujets devenant des écrivains de soi, nous révèlent des individus pénétrés par la souffrance expérimentant les facultés de l’écriture. L’écriture, medium de la souffrance, leur permet de rechercher une forme esthétique pour transformer la vie en œuvre d’art, pour accéder au statut de sujet au sein d’un cadre social et historique instituant leur subjectivité dans une nouvelle distance à soi et à la souffrance, sollicitant une recherche de sens pour resignifier la relation avec eux-mêmes, les autres et le monde.

    Nous allons solliciter et proposer une lecture sociologique et anthropologique de l’ensemble des études proposés au sein du numéro monographique, privilégiant une analyse de la matrice du discours social structurant la conscience individuelle et collective. Les schématismes figuratifs des écritures de soi [1], les régimes diurnes et nocturnes structurant l’imaginaire et le soubassement mythique d’une période historique et d’une société donnée, vont nous permettre de découvrir le destin d’une société dans les courants mythologiques participant au processus de transformation de l’imaginaire en place. Le rapprochement du mythique à une sociologie de la littérature ébauche une relation épistémologique d’élucidation (Brigitte Munier, 2001), étalant le procédé de remythisation vécu par notre civilisation (Gilbert Durand, 1964, p. 123) dans la survivance des mythes et de l’imaginaire, éléments constitutifs de l’homo sapiens. Le mythe étant inaliénable est une chance pour l’esprit de l’humanité, autrement aliénée à l’espérance (Gilbert Durand, 1964), et incarne les espoirs d’une société éveillée à elle-même et à sa souffrance.

    Le désir pour l’écriture de soi, la poétique de soi révélée par les écrivains et les personnes ordinaires faisant l’objet des contributions publiées, nous interroge et questionne une esthétique décloisonnant la coupure technè / poïésis analysée par Roger Bastide (Roger Bastide, 1965, p. 252) et réexaminé avec Michel Maffesoli (Michel Maffesoli, 1996, p.38) en tant que manifestation d’une rationalisation transcendante dépossédée de sa puissance, la création. Pénétrer le fond symbolique et mythique d’un discours ouvert sur un ensemble hétérogène de souffrances sociales [2], animé d’instances individuelles et collectives et façonné par les structures socioculturelles organisatrices du régime multiforme de l’angoisse de la condition de l’humain (Gilbert Durand, 1960), nous convie à approfondir l’expérience esthétique de l’écriture de soi. La production d’une œuvre d’art (Georges Gusdorf, 1990), faire devenir sa vie une œuvre d’art, prélude d’un acte de création esthétique convoquant une auto conscience réflexive, révèle une nouvelle éthique de l’esthétique (Michel Maffesoli, 1990) dans les manifestations poétiques de soi, les narrations et les écritures de soi devenant l’expression d’une poétique postmoderne conciliant les souffrances humaines.

    1. Apollon Calliope Érato: transcendance et immanence de l’intimité des êtres au monde

    Apollon, dieu de la musique et de la poésie, de l’éloquence et de la médecine, des augures et des arts, exilé du ciel et condamné à vivre sur la terre, préside aux concerts des neuf Muse, chargé par Zeus de répandre la lumière dans l’univers. Apollon, prototype de tous les héros (Gilbert Durand, 1960, p. 181) par son attitude héroïque vis-à-vis du mal, incarne le désir de transcendance, figure mythique des puissances ouraniennes (Gilbert Durand, 1960, p. 167), et la faculté de la lumière suprême, le soleil ascendant ou levant symbole d’élévation. L’euphémisation du mal (Gilbert Durand, 1960, p. 167), structurée par le régime diurne de l’imaginaire, soutient une logique antithétique avançant par séparation et écart des valeurs négatifs de l’existence et de la condition humaine, et élévation dans les valeurs positifs, étayant le règne de la transparence pour évincer l’angoisse des ténèbres.

    Une quête de transcendance avançant par logiques de séparation et exclusion est mitoyenne d’une immanence accueillant l’intimité des êtres, itinéraire renouvelant la transcendance (Gilbert Durand, 1996, p. 225) dans le désir d’une nouvelle présence à soi même et au monde par la poétique de soi. Les Muses Calliope et Érato, filles de Zeus et de Mnémosyne, figures de la poésie héroïque et de la grande éloquence, présidant à la poésie lyrique et anacréontique, représentent la poésie épique et l’activité poétique et chorale, la célébration de l’ordre communautaire et la présence de la communauté. Le mythique, désignant la sacralité de l’espace et du temps au profit de la collectivité, pénètre la poétique contemporaine consacrée à dramatiser l’expérience de l’individu moderne (Anne Mounic, 2000, p. 6), soutenant une nouvelle quête de transcendance par l’éveil de la conscience individuelle. La mission du mythe et de la poésie vont rétablir une énergie anthropologique du symbolique, la reconduction du sensible, le figuré en tant que signifiant de l’indicible, au signifié (Gilbert Durand, 1996, p. 11): une transcendance vers l’invisible et l’ailleurs (Maurice Merleau-Ponty, 1964). La poétique annonce un renouveau mythique, une esthétique préludant à une conscience anthropologique de l’intimité des êtres incarnant l’éveil de la société à elle-même, un éveil sociétal [3] à la manifestation du tragique humain.

    Gabriela Tanase (Jean Bodel, 1167-1210); Antoinette Gimaret (Etienne Pasquier, 1529-1615); Christoph Grob (Charles Baudelaire, 1821-1867); Agathe Brun (Oscar Wilde, 1854-1900); Barbara Jovino (Hans Henny Jahnn, 1894-1959); Dominique Casimiro (Pablo Neruda, 1904-1973); Marie-Camille Tomasi (Henry Bauchau, 1913)

    Le jeu du hasard, figure de la destinée humaine, nous situe face au destin dépouillé de la présence de dieu, la recherche du salut étant soumise aux hasards de la destinée humaine (Christine Jacob-Hugon, 1998). Gabriela Tanase dans son étude de Jean Bodel (1167-1210), considère le témoignage d’une souffrance morale générée par la condition physique de l’écrivain atteint par la lèpre. La souffrance, une douleur accablée par l’abjection éprouvée dans l’atteinte du corps, est une épreuve et une espérance de joie dans l’attente de la résurrection. Faire l’expérience de l’abjection, témoignage de l’humilité devant dieu, caractérise une écriture anhélant au salut de l’esprit. Questionnant ce désir de transcendance dans l’écriture poétique et la perspective ironique du poète envers lui-même, la conscience de la destinée humaine découle de la soumission au jeu du hasard nous orientant à examiner l’éveil d’une conscience anthropologique du tragique humain.

    L’écriture épistolaire de la souffrance manifeste l’éloignement du discours de soi religieux et pieux pour accéder à l’intimité de soi. Antoinette Gimaret dans son étude d’Etienne Pasquier (1529-1615), analyse le genre épistolaire étayant l’introspection et l’exploration de l’intimité. Examinant la souffrance comme centre de l’exploration de l’écriture de soi, l’écrivain parvient à une conscience éveillée par l’expérience de la souffrance découlant de l’individu et de son histoire. L’apprentissage de la souffrance par la narration de la maladie et des souffrances du corps, valorise une expérience et un savoir personnel. L’écrivain ne parvient pas à l’écriture sollicité par une pensée et une conscience anticipée de son existence, il accède à une conscience de soi inédite faisant l’expérience de l’écriture de soi. La transcendance dans les valeurs et dans la morale du sujet est remplacée par l’expérience produisant un savoir et une sagesse, constituant une conscience de la condition naturelle du vivant dans la reconnaissance de la fragilité humaine soumise à la destinée du hasard et à notre condition humaine.

    L’intimité des êtres devenant œuvre d’art nous révèle l’expérience de la souffrance et de la douleur humaine transfigurant notre relation avec nous-mêmes et le monde. L’expérience créatrice de l’écriture de soi et la dramatisation de notre existence sollicitent un langage poétique inédit pour exprimer les valeurs universaux qui nous traversent, confiant l’intimité des êtres à une conscience renouvelée. Il s’agit d’un parcours d’éclaircissement que nous pouvons esquisser dans les études de cette première section.

    Christoph Grob dans son étude de Charles Baudelaire (1821-1867), examinant l’écriture poétique et la transformation du monde et de la douleur, nous aide à saisir l’intimité en tant qu’œuvre d’art: la transformation en œuvre d’art par l’esthétique de soi. L’écriture traversée par le monde, par la nature et la douleur, transforme la vie en œuvre d’art, nourrissant un espace d’espérance contentant la présence traumatique du réel.

    Agathe Brun dans son étude d’Oscar Wilde (1854-1900), analyse l’écriture de l’écrivain se reconstruisant en tant qu’homme et artiste dans l’expérience de la souffrance et de la douleur: l’expérience de la prison et de l’exclusion sociale de l’écrivain. Une écriture devenant quête de l’écrivain lui-même, se ressource dans la souffrance engendrant un nouvel écrivain, un artiste transfiguré par la connaissance et la compréhension de la vie dans la souffrance.

    Barbara Jovino dans son étude d’Hans Henny Jahnn (1894-1959) observe un élan analogue, la recherche intérieure de l’intimité de l’être, du corps sensible et de la totalité de l’expérience de la souffrance. La souffrance c’est la douleur de faire l’expérience de la condition humaine et mortelle de notre corps biologique, des limites du corps, désignant un processus subjectif de relations: le rapport du corps avec la vie et la mort, avec le monde. L’expérience créatrice de l’écriture de soi se révèle dans la dramatisation et la sublimation de soi, forme d’assimilation de la douleur dévoilée par un mouvement circulaire reliant transcendance et immanence de soi, parvenant à une conscience inédite de notre relation avec nous-mêmes, les autres et le monde.

    Dominique Casimiro dans son étude de Pablo Neruda (1904-1973) nous permet de revenir sur la souffrance comme facteur de création. Les souffrances infligées par l’exil, souffrances atroces et mort lente, caractérisent la voix poématique de l’écrivain étayant une souffrance insoutenable. L’écrivain se déshumanise dans une expérience nous renvoyant un sujet devenu errant et sans repères, reconquérant par la création d’une voix et d’une langue poétiques nouvelles des valeurs universaux.

    Marie-Camille Tomasi dans son étude d’Henry Bauchau (1913) reprend le thème de la souffrance, présentée en tant qu’expérience suprême et tremplin pour une sublimation esthétique de soi par une mise au monde scripturale. Focalisant une écriture vouée à explorer et exploser, devenant autre dans la découverte d’une altérité régénératrice, nous accompagne dans l’examen du statut d’une parole et d’une écriture profondément symboliques. La recherche et la réunification des deux pôles égarés du symbolon éclaté, retrouve cette herméneutique instaurative (Gilbert Durand, 1964, p. 110) des signifiés vécus dont il est chargé toute manifestation humaine. L’image symbolique étant radicalement sémantique n’est pas dissocié de sa signification, de son contenu et de son message (Gilbert Durand, 1960, p. 457), envisageant ainsi une syntaxe poétique récusant l’éloignement et la dissimulation à la conscience de sa signification.

    La découverte d’une altérité régénératrice de significations, engendrée par l’expérience de la souffrance, souligne ce changement d’état d’esprit impliquant un retour sur nous-mêmes, évoquant la métanoïa de l’expérience religieuse de la conversion (Marie Bastin, 2003): un changement de pensée et un repentir avec mutation (Michele Pellegrino, 1956, p.9-10). Une définition sociologique du la notion de métanoïa, découvrant le sentiment des rites de la communauté pour transcender les clôtures mentales dans les états d’âmes [4], nous permet de postuler un décloisonnement de ces mêmes clôtures par la descente dans l’intimité des êtres. Une conversion découlant de la reconnaissance du besoin anthropologique (Gilbert Durand, 1996, p. 64) de nous découvrir dans le mouvement de l’existence dans le monde, transforme les consciences éveillées et convoquées par les valeurs et les signifiés vécus par les femmes et les hommes.

    2. Cronos Hadès Athéna: mélancolie sociale et recherche du sens de l’existence

    Cronos le Temps, le dieu qui dévore ses enfants, le Temps vorace consumant les années qui s’écoulent, dieu du temps néfaste (Gilbert Durand, 1960, p. 354), est la figure double du thème de la mort et de l’aventure temporelle et périlleuse (Gilbert Durand, 1960, p. 96) de la destinée humaine. Hadès, dieu des Enfers, maître du royaume des morts avec sa peau de loup par vêtement (Gilbert Durand, 1960, p. 96), représente les visages du temps révélés par les symboles thériomorphes de l’animalité, le symbolisme se rattachant à l’animalité, l’animé inquiétant et terrifiant. Athéna, Zeus lui avait accordé plusieurs de ses prérogatives suprêmes, est la déesse de la sagesse, de la guerre, des sciences et des arts. Déesse armée, figure du régime diurne de l’imaginaire, un imaginaire armé et pourvu des techniques de contrôle ayant pour objet la vie et le vivant, préfigure avec son bouclier l’ambivalence des enveloppes protectrices séparant de l’extérieur et inclines aux visions de l’intimité (Gilbert Durand, 1960, p. 189).

    Athéna mélancolique, appuyée sur sa lance dans une attitude rêveuse, décèle l’union synthétique et dramatique intégrant les valeurs positives et négatives de la condition humaine. L’angoisse existentielle devant les visages du temps devient disposition mélancolique, volonté d’union et vocation à l’intimité des êtres. La volonté du régime nocturne nous rend des poètes, éclairant un état d’esprit mélancolique et poétique (Marcel Proust, 1993), cet esprit poétique proche du faire poïétique de Paul Valéry (Paul Valéry, 1937) caractérisant les œuvres de l’esprit pénétrées par la souffrance. L’esprit poétique devient acte créateur, poïésis, acte génératif pour soutenir la fatigue de l’être à l’ombre du tragique. La fiction qui soigne par la poïésis de l’écriture de soi et de l’imagination étaye ce moi incapable de retrouver soi même, déployant une stratégie manifestant le besoin d’une conscience postmoderne appelée à l’éveil de la conscience individuelle. Les malaises de l’individu sollicitent une écriture autobiographique post analytique (Serge Doubrovsky, 1977) en mesure de faire l’expérience d’un espace générateur d’une auto conscience reliant la syntaxe du moi et de l’inconscient individuel et collectif. L’intériorité êtres, devenant cet espace au sein duquel vont pouvoir dialoguer conscience et auto conscience (Duccio Demetrio, 2000), convoque une auto conscience assumant le rôle de medium aux dimensions profondes du ça anthropologique (Gilbert Durand, 1995, p. 135), l’inconscient collectif émergeant au niveau de la conscience de l’humanité.

    Pascale Fautrier (Nathalie Sarraute, 1900-1999); Martine Schnell (Christa Wolf, 1929 et Serge Doubrovshy, 1928); Camille Renard (Serge Doubrovshy, 1928); Maria Luisa Scaramella (Maura Lopes Cançado, 1929); Lucienne J. Serrano (Simone et André Schwarts-Bart, 1938); Corinne Godmer (Danielle Collobert, 1940-1978); Eftihia Mihelakis (Annie Ernaux, 1940)

    Les contributions de Pascale Fautrier et son étude de Nathalie Sarraute (1900-1999), celle de Martine Schnell et son étude de Christa Wolf (1929) et Serge Doubrovshy (1928), ce dernier faisant l’objet de l’article de Camille Renard, nous accompagnent dans l’exploration de l’écriture autofictionnelle comme réponse à la mélancolie et aux inquiétudes existentielles du sujet. L’article de Pascale Fautrier analyse l’écriture de Nathalie Sarraute étalant et dévoilant les multiples voix de soi. L’écriture étaye les projets existentiels et les identités multiples pour les rassembler sans pour autant pouvoir les unifier. L’écriture comme médium de la souffrance et acte thérapeutique, dans l’article de Martine Schnell et Camille Renard, interroge l’écriture de soi en tant qu’écriture post analytique (Serge Doubrovsky, 1979, p. 77). L’autofiction littéraire, support d’un nouveau rapport de l’individu avec lui-même, est élaboration consciente d’une écriture de l’inconscient en mesure de faire l’expérience d’un espace générateur d’une nouvelle auto conscience.

    Maria Luisa Scaramella dans son étude de Maura Lopes Cançado (1929), analyse l’écriture de soi en tant que forme de résistance à l’exclusion sociale, l’exclusion du corps individuel en souffrance psychique: une écriture devenant écriture et désir de liens avec le corps social. La mélancolie, source secrète de l’écriture contraignant au silence et à l’écoute du silence (Wanda Tommasi, 2004), est créativité poétique au creux de la modernité. La névrose de l’individu contemporain, au sein d’une structuration sociale de type individuel, demeure dans l’incomplétude de pouvoir se retrouver et se relier à une communauté (Stéphane Hampartzoumian, 2004). La mélancolie individuelle devient ainsi ferment de l’effervescence collective revivifiant périodiquement la vie sociale, étant aussi ferment de l’écriture dans le sentiment d’incomplétude de soi. Il s’agit d’une nouvelle donnée anthropologique (Michel Maffesoli, 1979), rupture ou séparation douloureuse, constituant la femme et l’homme postmoderne par le trait marquant de la mélancolie (Pierre Le Quéau, 2007, p. 144): une humanité consumé par le désir de socialité et de lien social.

    Lucienne J. Serrano dans son étude de Simone et André Schwarts-Bart (1938), par l’examen d’une écriture ouverte au champ de l’infini, les infinies modulations de la vie, nous montre un sujet n’étant pas figée et pouvant ainsi naviguer en dehors de tout destin. Le médium du langage n’arrivant pas à déceler et appréhender pleinement les inquiétudes et la souffrance de notre existence et de notre condition humaine, révèle cette impuissance sémiologique devenant quête de sens à l’encontre de l’infini. Corinne Godmer dans son étude de Danielle Collobert (1940-1978), remarque le thème de la vision dans la poétique de soi nous permettant d’envisager cette quête de soi à l’encontre de l’infini soumise au caractère visuel de l’écriture: la verticalisation dominante à laquelle se subordonne la vision (Gilbert Durand, 1960, p. 139).

    Les visages de Cronos, le Temps comme condition tragique de l’humanité, entretiennent cette posture diaïrétique polarisant les valeurs de la vie et de la mort autour d’antinomies puissantes. L’écriture de soi, éprouvant toutefois l’intime expérience de la souffrance, transforme les images du temps. Le récit autobiographique parvient au régime nocturne (Gilbert Durand, 1961) métamorphosant les archétypes de la peur et de l’angoisse tout en gardant le destin des choses (Gilbert Durand, 1960, p. 232-233). Le sujet incapable de se saisir pleinement, fait l’expérience du manque et de l’absence de supports et liens communautaires, à l’encontre d’une transcendance infinie (Gilbert Durand, 1964, p. 127) convoquant l’individu à s’auto constituer pour faire l’expérience d’une syntaxe découvrant des présences sémantiques transpersonnelles et transculturelles.

    Eftihia Mihelakis dans son étude d’Annie Ernaux (1940), analysant l’écriture de soi en tant que désir du lien entre l’individuel et le collectif, nous permet d’envisager et retrouver la tâche moderne de la poétique de soi dans la réactivation du lien entre macrocosme et microcosme (Anne Mounic, 2000, p. 197) par l’individuation du sujet au sein du cosmos. La quête initiatique (Georges Bertin, 1997, 2006), formation au mystère religieux et spirituel, devenant quête de soi, découvre le sens ultime de cette quête dans la révélation des vérités subjectives des femmes et des hommes dans le monde.

    3. Prométhée Pandore Épiméthée: l’expérience de la vie et de la tragédie humaine

    Prométhée, dieu ingénieux et créateur procurant le feu aux hommes, symbolise la révolte du héros diurne archétype mythique de la liberté de l’esprit (Gilbert Durand, 1960, p. 179). Pandore, crée par le vouloir de Zeus souhaitant se venger de Prométhée, avait été chargée de remettre une boîte bien close à ce dernier, une jarre mystérieuse contenant tout les maux de l’humanité. Epiméthée, le frère de Prométhée, héros décadent et figure mythique illustrant la tragédie humaine (Pierre Le Quéau, 2007, p. 10), accepte le don de Pandore se soumettant à la nécessité du mal pour accueillir la vie, animé par des motivations moins élevées que celles de son frère et par le désir de vivre, de faire l’expérience de la vie.

    Yassin Karim Ben Khamsa (Rachid Boudkedra, 1941); Lucia C. Antonazzo (Zeynep Avci Karabey, 1947); Madjid Touzouirt (Erri De Luca, 1950); Sabah Sellah (Hervé Guibert, 1955-1991); Benamar Nadjat et Benamar Mohamed Abdellatif (Azouz Begag, 1957); Yue Yue (A Lai, 1959); Benali Souâd (Amélie Nothomb, 1967)

    L’art du feu volé par Prométhée avec le savoir technique, octroie aux hommes la possession du savoir qui concerne la vie et le savoir politique. La parole, enjeux politique, et l’écriture des femmes, modifiant le monopole du discours des hommes, fait l’objet des contributions de Yassin Karim Ben Khamsa avec son étude de Rachid Boudkedra (1941), et Lucia C. Antonazzo avec son étude de Zeynep Avci Karabey (1947). L’écriture n’étant pas une prérogative des hommes devient pratique intellectuelle et découverte du monde par les femmes, découverte d’une vie autre dans la rencontre du destin des femmes avec l’histoire, renouant leur filiation avec le passé et les autres femmes. Les personnages féminins sont investi d’une mission, parcourir l’histoire de leur pays dans une écriture et une parole au féminin. L’autonomie des sujets questionne ainsi le monopole de la parole légitime (Cornelius Castoriadis, 1990, p.150), la mise en récit de notre histoire est avant tout prise de parole, enjeu politique désignant les aboutissements de l’exercice de la parole humaine sur la vie par l’ébranlement du monopole du significat valide (Cornelius Castoriadis, 1990, p.150). Remettre ainsi en question toute forme de monothéisme, de croyance de la légitimité (Max Weber, 1922), fondée sur le triple monopole de violence-parole-signifié, souscrit le droit d’une citoyenneté nouvelle, d’une ouverture contemporaine à d’autres conceptions et conditions de notre être dans le monde.

    Les différences de genre s’estompent au sein d’une société redoutant et exécrant intégralement le discours de soi en tant que menace de l’ordre établit. L’exile de l’écriture de soi aux lieux secrets des pratiques intimes ritualisés ayant été révoqué, les écritures de soi devenant un phénomène sociologique et anthropologique, la parole individuelle et collective (Philippe Gasparini, 2004) parvient à étayer une écriture romanesque et autobiographique. La traduction de l’expérience personnelle de l’écrivain s’ouvre au registre du langage romanesque, transforme le héros du texte en symbole et métaphore, conviant le lecteur de l’œuvre à partager le destin tragique du héros. L’universalité de l’œuvre convoque le lecteur à témoin d’une souffrance à la fois intime et collective. Le devenir d’une écriture de soi individuelle et collective au sein du roman autobiographique, fait l’objet de la contribution de Madjid Touzouirt dans son étude d’Erri De Luca (1950). Le romanesque, abri et refuge de l’écrivain, il est analysé par Sabah Sellah dans son étude d’Hervé Guibert (1955-1991), envisageant l’écriture de soi entre autobiographique et fiction comme récit de contingence, de la vie elle-même. L’écriture, vécue en tant que modalité de réalisation d’un désir, étaye un écrivain et sa condition de malade terminale parvenant à se réconcilier avec un corps qu’il ne maîtrise pas. L’espoir de transformer le soi souffrant en un soi triomphant, soutient la métaphore du voyage pour échapper à la souffrance, nourrissant un désir de renaissance. Le personnage-narrateur-auteur accomplit un trajet aboutissant à l’intégration entre l’individu et la société, la réconciliation avec un monde au départ hostile.

    Benamar Nadjat et Benamar Mohamed Abdellatif avec leur étude d’Azouz Begag (1957), prolongent une analyse du roman de formation et d’apprentissage, envisageant ces formes romanesque de l’écriture au sein de l’analogie du topo de l’apprentissage et évoquant une force créatrice. L’écriture représente une force créatrice essentielle et existentielle, acte littéraire des Beurs pour cette étude, acte politique et identitaire. Yue Yue dans son étude d’A Lai (1959), une œuvre romanesque et poétique de la vie humiliée et courageuse des tibétains, évoque une situation sociale particulièrement difficile à vivre. L’analyse d’une souffrance intime et une écriture du présent, un quotidien matériellement misérable devenant source d’une richesse morale, étaye un individu pouvant se former par les valeurs d’un peuple. Benali Souâd dans son étude d’Amélie Nothomb (1967) nous permet de considérer une écriture atténuant les souffrances et déployant cette identité romanesque entre l’écrivain, le héros et le narrateur.

    La parole romanesque, la recherche de sens dans l’histoire devient recherche de sens dans la conscience de l’intimité de l’être. Le sens du tragique oriente une conscience de la fatalité et par la figure du héros-protagoniste romanesque, rêvant et luttant pour une réalité idéale, traduit dans l’écriture l’expérience humaine transformée en conscience de l’aventure humaine. L’enchaînement du mécanisme mythique dans l’histoire et la littérature (Victor-Laurent Tremblay, 1989), déploie une vision cosmocentrique à la recherche du sens d’une société se révélant dans la conscience et le langage. Le romanesque surgit dans cette intériorité lyrique quittant le régime diurne de l’imaginaire pour s’enfoncer dans la nuit des cœurs (Gilbert Durand, 1961, p. 234), dans l’intimité des êtres.

    4. Mnémosyne Maïa Hermès: du discours de soi au discours de l’autre

    Mnémosyne, personnification de la mémoire, déesse de la mythologie grecque, fille de Gaia et Huranos, a générée avec Zeus les neufs Muses de l’Olympe, cantatrices divines présidant la pensée dans toutes ses expressions. Mnémosyne image de la conscience, mère de l’historicité et de la méditation, savoir ancestral et compréhension des significations profondes de la vie et de l’existence, représente les racines archétypiques de l’âme dans l’histoire clinique (James Hillman, 1983), sollicitant la méditation de soi dans une perspective thérapeutique et réparatrice. La traduction de la douleur du sujet par l’écriture de soi, appréhendée en tant que support aux malaises et aux souffrances sociales et existentielles, nécessite d’une maïeutique pour se prendre soin de soi. Créer et enfanter des connaissances, une maïeutique issue de la figure mythique de Maïa, aînée des Pléiades et personnalisation féminine du principe créateur. Maïa est aussi la mère d’Hermès, messager des dieux et accompagnateur des âmes, liaison entre l’humanité et le monde infernal, divinité proche des mortels. Le mythe d’Hermès (Gilbert Durand, 1992, p. 351), traduction temporelle de la synthèse des contraires, révèle un mouvement de transition dans l’union d’éléments séparés assumant le risque de la descente dans le tragique humain.

    Olivier Berger (récits de guerre, 1870-1871); Aude Delsescaux (la Shoah et les mémoriaux en Allemagne et en France depuis 1945); Karim Chibout et Martial Martin (blogs et forums de discussion en ligne utilisés par des sujets souffrants d’une maladie); Nicola Ghezzani (la méthode autobiographique en tant que thérapie du soi); Lionel Rebout et Maria Cecilia Averame (les écritures de soi en prison); Lucia Portis (les ateliers d’écriture de soi et les migrants)

    Les écritures de la mémoire et du témoignage étudiées par Olivier Berger, les récits de guerre autour des crimes pendant l’occupation de la France par les Allemandes en 1870-1871, et Aude Delsescaux, la Shoah et les mémoriaux en Allemagne et en France depuis 1945, nous présentent une souffrance structurant les récits de soi. Les témoignages en tant qu’écritures universelles pour narrer la souffrance des guerres et des génocides, deviennent des écritures témoignage exorcisant le mal et pourvoyant le pouvoir de réparer le vivant. La fonction réparatrice de l’écriture (Stefano Ferrari, 1994, 2003) évoque l’exigence de protection pour élaborer des traumas et le sentiment de l’angoisse, de la peur et de la douleur. Le processus de réparation soutient la dynamique interne au processus d’écriture par le redoublement d’un moi passif, endurant l’expérience traumatique, et un moi actif, élaborant et vérifiant le trauma par le processus de symbolisation de l’expérience. La fonction réparatrice de l’écriture, l’écriture relevant du devenir psychique d’un trauma (Jean-François Chiantaretto, 1998), se caractérise ainsi par son action de témoignage et de support au trauma.

    Karim Chibout et Martial Martin, dans leur étude des écritures de soi sur internet, blogs et forums de discussion en ligne utilisés par des sujets souffrants d’une maladie, vont nous montrer un processus de résistance. Disséminant et partageant des émotions positives sur les supports du web, les individus façonnent une forme de résistance par immunisation affective, la mise à distance de la dimension émotionnelle, soutenant une recherche d’informations et la co-construction d’un savoir parallèle au savoir savant et scientifique. Le souci de soin s’enracine dans la gestion individuelle de la maladie et de la souffrance, faisant l’expérience d’une rupture dans le discours narratif du sujet. Ce processus de résistance ne témoigne l’exigence de se détourner d’un mouvement de fermeture en eux-mêmes? Le discours de l’autre devient ainsi élément de médiation dans la recherche de soin (Orazio Maria Valastro, 2008), interrogeant cette forme de résistance en tant que manifestation d’un désir de s’éduquer par l’écoute de l’autre.

    Nicola Ghezzani dans son étude de la méthode autobiographique en tant que thérapie de soi, nous aide à saisir la production d’un discours, la narration d’une histoire pour soi, questionnant l’instance de liberté des sujets. Par la maîtrise des émotions et de l’histoire biologique et sociale de notre vie, le sujet se découvre pour retrouver une histoire et un discours de soi. Lionel Rebout et Maria Cecilia Averame dans leur étude sur l’écriture en prison, vont examiner l’écriture de soi et son pouvoir thérapeutique dans le domaine des pratiques pédagogiques et la formation des adultes. L’activité autoréflexive pour recomposer la trame de l’existence, retrouvant un discours de soi dans la condition extrême du sujet éloigné du corps social, est envisagée dans l’activité de l’écriture en groupe. L’expérience des ateliers d’écriture de soi sont des pratiques soutenant le dialogue entre l’individu et la société, le sujet ne pouvant pas se reconstruire, se repenser et s’ordonner en tant que parcours individuel. Le contexte carcéral nous permet de saisir les carences et les problématiques d’un système social, manifestant la nécessité des communautés de gérer et prendre en charge ces problématiques réactivant le dialogue entre les individus et la société.

    Lucia Portis et sa contributions autour des pratiques de la narration et de l’écriture de soi, nous permet de considérer la portée de la rencontre de l’histoire de soi et de l’autre. L’écriture migrante (Simon Harel, 2005) comme énonciation du trauma postmoderne, le trajet dramatique d’un voyage qui donne sens au parcours des êtres (Simon Harel, Mathieu-Alexandre Jacques, 2003), sollicite une conscience de l’être réunifiant le monde extérieur et intérieur. Les citoyens italiens et étrangers faisant l’expérience de la lecture de l’autre, vont pouvoir se confronter avec ce voyage métaphorique à l’intérieur de nous-mêmes s’approchant du monde intérieur la découverte de l’existence de l’autre et de l’altérité. Cette réunification avec les mondes de la différence et de l’altérité, en passant par la réunification des mondes intérieurs et extérieurs, accompagne notre dernière réflexion pour considérer l’élan à la transcendance de soi par une écriture étant aussi activité de soutient pour se prendre soin de soi, finalisée à la réhabilitation et l’affranchissement de la personne en souffrance.

    Les courants mythologiques s’abreuvant aux profondeurs du ça, de l’inconscient collectif, nous révèlent avec la figure d’Hermès un discours du soi rapproché du mouvement de l’inversion pour toucher le fond des choses. La descente dans l’intimité des êtres poursuivant la relation avec l’autre, nécessite d’assumer le risque de la descente dans le tragique humain. L’etre en devenir soutenant le courage d’une conversion, d’une transformation des consciences dans la rencontre avec l’autre (Orazio Maria Valastro, 2009), étaye une conscience transformative pouvant accueillir et reconnaître l’altérité par le dévoilement d’une humanité étant elle-même altérité. L’écriture de soi, envisagée comme un centre orienté vers l’avenir nous permet d’observer un discours du sujet ne reproduisant pas l’élimination du discours de l’autre. L’autonomie du sujet dans la création auto poïétique de soi elle n’est pas oubli de l’autre, elle est instauration d’un autre rapport entre le discours de l’autre et le discours du sujet (Corneluis Castoriadis, 1975, p. 143). Avec la figure d’Hermès le sujet est pénétré par le discours de l’autre, participant à une vérité qui le dépasse dans l’inscription de la vie et du monde dans l’écriture de soi en souffrance.

    Notes

    1] Orazio Maria Valastro, «Schématismes figuratifs dans les écritures de soi», École Doctorale Espaces, temps et civilisations, IRSA CRI (Institut de Recherche Sociologiques et Anthropologiques Centre de Recherches sur l’Imaginaire), Département de Sociologie, Université Paul Valéry-Montpellier III, 28 mai 2009.
    2] Orazio Maria Valastro, «Désirs d’instituances, désirs de reliances», Socialité Postmoderne, CEAQ Centre d'Etude sur l’Actuel et le Quotidien, Université Paris Descartes Sorbonne, 19-20 juin 2008, Paris.
    3] Michel Maffesoli, Savoir gérer le mal, CEAQ (Centre d’Etudes sur l’Actuel et le Quotidien), Sorbonne, Paris Disponible sur: www.ceaq-sorbonne.org.
    4] Patrick Tacussel, «Métanoïa: la conversion postmoderne des valeurs», Socialité Postmoderne, CEAQ Centre d'Etude sur l’Actuel et le Quotidien, Université Paris Descartes Sorbonne, 19-20 juin 2008, Paris.

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